Société

Plastiques, résidus alimentaires : Quand des déchets sont transformés en or en Côte d’Ivoire

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Pour préserver l’environnement et les ressources de la planète, des réponses sont apportées par des entrepreneurs ivoiriens. À l’occasion d’un forum sur la transition écologique qui s’est tenu le 10 février 2022 à Sococé II-Plateaux, certains d’entre eux ont fait connaître leurs solutions novatrices pour la valorisation des déchets plastiques et alimentaires.

Utiliser des résidus agricoles pour produire des énergies renouvelables, en particulier du biocarburant. C’est le credo de l’entrepreneur ivoirien Edi Valère, co-fondateur de la société Edindia Industry. Il exploite notamment les résidus du manioc, plus précisément le liquide issu de la pression du manioc, pour fabriquer du bioéthanol. Cette matière première servant à produire du biocarburant, a l’avantage de ne pas être un produit de consommation, contrairement à ce qui se fait ailleurs où le blé et la betterave sont utilisés pour obtenir du bioéthanol. Pour Edi Valère, l’exploitation de ces résidus du manioc permet de lutter contre la dégradation de l’environnement où sont déversés ces déchets. « Le bioéthanol que nous produisons produit deux fois moins de CO2 que les énergies fossiles et coûte moins cher », assure-t-il.

Le bioéthanol peut être utilisé soit comme de l’alcool médical de haute qualité, soit dans la fabrication des parfums. « Le parfum fait avec du bioéthanol dure trois, voire plusieurs jours sur le corps », avance l’entrepreneur ivoirien dont l’entreprise a, pour l’heure, une capacité de production de 1000 litres de bioéthanol. « Nous produisons également deux types de super sans plomb : d’une part, du super sans plomb composé de 85% de bioéthanol et 15% de super et d’autre part, le super sans plomb constitué de 15% de bioéthanol et 85% de super », indique-t-il. « Les discours, c’est bien, mais il est temps d’agir, il est temps de passer à des alternatives écologiques pour protéger notre environnement », exhorte l’éco-entrepreneur ivoirien.

Un autre entrepreneur national œuvre, quant à lui, à trouver une solution à l’épineuse équation des déchets plastiques. Fondateur de l’entreprise Cobali Africa, Koné Yaya recycle des déchets plastiques en les transformant pour produire de nouveaux articles. Pour collecter ces déchets plastiques, l’entreprise incite les citoyens à procéder à un tri sélectif en les déposant dans des poubelles. Ce qui leur donne droit à des points qui sont ensuite, convertis en consommables. Selon l’éco-entrepreneur, 400 000 tonnes de déchets plastiques sont produits par an en Côte d’Ivoire, dont seulement 3% sont recyclés. Son entreprise, soutient-il, en a collecté 100 000 tonnes en trois ans d’existence. Elle en est, à ce jour, à recycler 15 000 tonnes. Elle ambitionne de faire davantage, les années à venir. À cet effet, Koné Yaya et ses partenaires sont en train de construire la plus grande usine sous-régionale de recyclage des déchets plastiques. Pour Mathieu Gaudet, fondateur de l’ONG Sapere Aude et organisateur du forum, l’initiative de Koné Yaya vise à réduire la pollution environnementale par le plastique et ainsi, agir sur cette vaste étendue de l’océan recouverte par des millions de tonnes de détritus de plastiques, appelés le septième continent.

 

Assane Niada

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