Face au fléau des enfants de la rue, encore persistant en Côte d’Ivoire, le Réseau des femmes élues locales d’Afrique section Côte d’Ivoire (REFELA-CI) a initié une campagne. C’est la campagne des villes et communes de Côte d’Ivoire sans enfants en situation de rue. Le lancement a eu lieu le mardi 30 novembre 2021 dans un espace événementiel aux deux plateaux.
Les statistiques sur la situation des enfants dans la rue restent un sujet de préoccupation mondiale, tout comme nationale. Selon les Nations Unies, le nombre d’enfants dans la rue est estimé à 120 millions. Sur cet effectif, l’Afrique compte 30 millions, soit un enfant sur quatre. En Côte d’Ivoire, selon les données fournies en 2016 par Save The Children, le pays, sur une population de 22,7 millions d’habitants, dénombrait 879 000 enfants en âge de scolarisation vivant dans la rue. C’est pour trouver une solution durable à cette situation que le REFELA- CI, en synergie avec les ministères techniques et la faitière des élus municipaux, a engagé cette campagne.
Sensible à cette thématique, Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire qui a assuré le patronage de cette cérémonie, s’est réjouie de cette initiative. « C’est pourquoi, je me réjouis de ce que le RFELA, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, l’UVICOCI et leurs partenaires ont décidé de prendre ce problème à bras le corps ». De l’avis de la Première dame, cette campagne « apparait comme une réponse adéquate à ce phénomène ». La présidente de la fondation Chlidren Of Africa a estimé que réussir ce chalenge de sortir 100 000 en situation de rue d’ici à 2025 « sera un véritable catalyseur de la lutte contre ce phénomène ».
Pour sa part, Dao Macoura, présidente du REFELA-CI, a dénoncé la faiblesse des collectivités face aux maltraitances dont sont victimes les enfants : « Il est inacceptable de voir certains des enfants dans nos villes, réduits à vivre dans la rue et exposés journellement à toutes sortes de dangers. Il nous est intolérable que les femmes et les filles soient soumises à des violences sans que cela ne fasse l’objet d’action vigoureuse de la part des collectivités contre de tels agissements. Il nous semble inapproprié que les politiques des collectivités territoriales d’Afrique ne favorisent pas suffisamment l’entrepreneuriat féminin, quand on sait le rôle que jouent les femmes dans la vie économique dans nos sociétés ». En outre, Dao Macoura a fait savoir que les élues municipales s’engagent à jouer pleinement leur partition contre les violences faites aux filles, tout en appelant à un engagement collectif pour atteindre les objectifs visés par cette campagne. « Les femmes maires s’engagent à titre préventif, à combattre la violence, afin de donner à ces enfants, une deuxième chance pour préserver la quiétude, la cohésion sociale et la paix dans nos pays, et dans toute l’Afrique. L’objectif de ce projet est de sortir 100 000 enfants en situation de rue sur 5 ans. C’est pourquoi, nous souhaitons ardemment relier à cette campagne, l’ensemble des forces vives et des partenaires, afin que toutes et tous, nous participions à cet effort de sortir nos sociétés de l’indignité que serait la persistance de l’inaction face aux phénomènes des enfants vivant dans la rue dans les sociétés africaines ».
Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a lancé un appel au secteur privé et aux ministères techniques pour une mobilisation totale, en vue de gagner le pari de la lutte contre le phénomène des enfants dans la rue. « Le lancement de cette campagne est une opportunité pour nous de remobiliser l’ensemble des parties prenantes, les ministères techniques, ceux en charge de la Justice, de la Sécurité, de l’Education, de la Formation Professionnelle et du Service civique. Cet engagement est également un appel au secteur privé, ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, à redoubler d’effort pour faire progresser les offres de resocialisation et d’insertion au profit des enfants et adolescents en rupture sociale », a exhorté Nassénéba Touré.
Danho Paulin Claude, président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI) a donné l’assurance que la faitière des élus municipaux jouera pleinement sa partition dans ce combat.
Ernest Famin