Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. C’est généralement une maladie de bon pronostic lorsqu’elle est diagnostiquée tôt.
L’espoir grandit sur le front de la lutte contre le cancer du sein. Le gouvernement renforce l’arsenal thérapeutique pour que la lutte contre le cancer chez la femme ne soit plus une guerre perdue d’avance. Au Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO), ouvert en 2018, sur les 5589 patients reçus, on note 1076 cas de cancer du sein. Derrière ces chiffres, ce sont autant de vies qui vacillent et sombrent trop souvent. Dame M.S. a vu sa fille arrachée à son amour par un cancer du sein. « Ma fille est décédée le lendemain de son anniversaire. Elle avait à peine 35 ans. Elle n’a pas eu le temps de se marier, d’avoir des enfants », sanglote encore cette mère marquée à jamais.
Heureusement, sur la ligne de front, le ciel se dégage. Guerrières ou survivantes, appuyées sur l’arsenal thérapeutique que l’État met à leur disposition, les femmes se battent avec rage pour leurs vies et sûrement au nom de toutes celles qui sont tombées les armes à la main.
Et, en ce mois d’octobre, les femmes parlent pour porter haut, l’espoir. Un espoir qui permet de rêver la vie en rose, malgré le cancer « Le cancer du sein peut se traiter entièrement en Côte d’Ivoire et dans de bonnes conditions avec un plateau technique qui répond aux normes internationales et une équipe pluridisciplinaire », affirme la directrice du CNRAO, Pr Judith Didi-Kouko Coulibaly.
Pour de nombreux malades, le centre a donc permis une accessibilité de diagnostic, de traitement. Il leur offre aussi des modalités d’accessibilités financières étudiées. Depuis l’ouverture du centre jusqu’à la fin du mois de septembre 2021, 1244 personnes ayant sollicité un appui, ont été soutenues pour un montant d’environ 1,2 milliard.
Conscient de la charge psychologique et financière que représente cette maladie, depuis 2017, l’État soutient la gratuité de trois médicaments utilisés pour le traitement de cancers les plus fréquents (sein, col de l’utérus, ovaire côlon, rectum, cerveau, rein…).
Outre cela, le gouvernement veut mettre gratuitement des médicaments innovants et extrêmement chers à la disposition des malades. Ce sont 20 milliards FCFA qui seront investis par le gouvernement pour rendre accessibles, certains protocoles thérapeutiques, a annoncé le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle, Pierre Dimba, lors du lancement d’Octobre rose 2021.
Mais déjà, dans le cadre des conventions avec des partenaires et des laboratoires médicaux, le gouvernement a réussi à faire passer le coût des protocoles évalué à 1,5 million à 150 000 F CFA.
Toutes ces actions se conjuguent pour porter aux femmes, ce message d’espoir qui rend audible l’appel au dépistage précoce et surtout pour dépouiller le crabe maudit de ses pinces mortelles. Afin que, comme le « prophétise » le thème de cette année, les femmes puissent, un jour, lancer avec désinvolture, « j’ai le cancer du sein et alors ? » Parce que convaincues de partir en guerre avec les faveurs du pronostic.
En 2020, la Côte d’Ivoire a enregistré 3306 nouveaux cas avec 1785 décès.
Joel Dali