La commune du Plateau est l'une des treize (13) communes qui composent le District autonome d’Abidjan. Le District Autonome d’Abidjan, mis en place par la loi 2014-453 du 05 août 2014, est une entité territoriale dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. La commune du Plateau abrite le siège du District Autonome d’Abidjan ; à savoir l'hôtel du District. La commune du Plateau et le District Autonome d’Abidjan partagent le même territoire et ont une mission identique ; à savoir contribuer à l'amélioration des conditions de travail et de vie des populations. Le District Autonome d’Abidjan et la commune du Plateau, conformément à leurs missions, doivent travailler étroitement pour parvenir à l'amélioration des conditions de vie et de travail des populations. Ainsi, ils doivent agir efficacement pour éviter tout conflit de compétence préjudiciable aux populations. Pour mener à bien toute réflexion sur l'évolution de la commune du Plateau, il convient, tout d'abord, de présenter ses principales caractéristiques et ensuite exposer les arguments qui plaident en faveur ou non de son maintien comme collectivité territoriale.
I- PRÉSENTATION DE LA COMMUNE DU PLATEAU
1- Superficie du Plateau et communes environnantes
La commune du Plateau a une superficie de trois cents quatre-vingt-quatorze (394) hectares. Les communes voisines à la commune du Plateau sont Treichville, Adjamé, Cocody, Attecoubé et Yopougon. Toutes ces communes ont une superficie supérieure à celle du Plateau.
2- Population du Plateau et celle des communes voisines
La commune du Plateau a une population de sept mille cent quatre-vingt-six (7186) habitants. Elle est moins peuplée que les autres communes du District Autonome d'Abidjan.
Ce sont :
- Adjamé, avec 340 800 habitants,
- Treichville, avec 102 000 habitants,
- Cocody, avec 692 500 habitants,
- Attécoubé, avec 313 100 habitants,
- Yopougon, avec 1 561 000 habitants,
- Marcory, avec 500 000 habitants,
- Port-Bouet, avec 419 033 habitants,
- Abobo, avec 1 340 000 habitants,
- Koumassi, avec 412 200 habitants,
- Anyama, avec 389 592 habitants,
- Bingerville, avec 204 656 habitants,
- Songon, avec 60 000 habitants.
L'une des particularités de la commune du Plateau, c'est que sa population figurant sur le fichier électoral s'élève à quatre-vingt-deux mille six cent soixante-dix-huit (82 678) électeurs, contre une population de sept mille cent quatre-vingt-six (7186) personnes vivant réellement sur le territoire communal du plateau. Les ivoiriennes et ivoiriens vivant dans cette commune sont au nombre de cinq mille (5000) personnes sur 7186. Cette population électorale de 82 678 personnes est supérieure de plus de 16 fois le nombre des ivoiriennes et ivoiriens (5000) qui auraient dû être régulièrement inscrits sur la liste électorale de la Commune du Plateau. L'on note au regard de ces chiffres que les communes du District Autonome d'Abidjan et les autres régions de Côte d’Ivoire sont dépeuplées pendant les élections locales au profit de la commune du Plateau. Une telle transhumance fausse le jeu démocratique et tronque les résultats électoraux. Ce phénomène, persistant depuis de nombreuses années, constitue une grave menace pour la Démocratie.
3- Niveau des Ressources Budgétaires de la Commune du Plateau comparé à celui des autres communes
La commune du Plateau dispose d'un niveau de ressources budgétaires de quatorze (14) milliards de francs CFA. Pour le financement de ses dépenses de fonctionnement et d'investissement. Il faut indiquer que les dépenses d'investissement relatives à l'assainissement, au drainage des eaux de pluies et à l'entretien des voies publiques sont en grande partie à la charge de l'État de Côte d’Ivoire. Par ailleurs, il faut rappeler que la commune du Plateau est la mieux équipée en infrastructures dans tous les domaines et en constructions et habitats modernes par l'action de l'État ivoirien et celle du secteur privé. Avec le niveau de ressources de quatorze (14) milliards de francs CFA, pour une population de sept mille cent quatre-vingt-six (7186) personnes et n’ayant aucune charge, en termes de financement de projet majeur dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'assainissement, de la salubrité, de l'ordre urbain et de l'entretien routier, il transparaît que la commune du Plateau est surfinancé par les ressources publiques provenant des diverses taxes. La consommation intégrale du crédit budgétaire affecté à la commune du Plateau, sans réel impact sur la vie des populations vivant ou en transit au Plateau, est un manque à gagner pour le District Autonome d’Abidjan et les autres communes du District Autonome d'Abidjan. Cette affirmation est fondée en raison du niveau relativement bas des ressources des autres communes du District autonome d'Abidjan par rapport à celui de la Commune du Plateau, soit quatorze (14) milliards de francs CFA pour une population de sept mille cent quatre-vingt-six (7186) habitants.
A titre d'exemple, l'on peut indiquer ce qui suit :
- la commune de Cocody dispose d’un budget de 13,7 milliards de francs CFA, pour une population de 692 500 habitants,
- la commune d'Adjamé dispose d'un budget de 4,6 milliards de francs CFA, pour une population de 340 800 habitants,
- la commune d'Abobo dispose d'un budget de 7 milliards de francs CFA, pour une population de 1 340 000 habitants,
- la commune de Yopougon dispose d'un budget de 10,9 milliards de francs CFA, pour une population de 1 571 000 habitants,
- la commune de Port-Bouët dispose d'un budget de 14,2 milliards de francs CFA, pour une population de 419 033 habitants,
- la commune de Marcory dispose d'un budget de 9,5 milliards de francs CFA, pour une population de 500 000 habitants,
- la commune de Treichville dispose d’un budget de 11 milliards de francs CFA, pour une population de 102 000 habitants.
4- Corps sociaux installés dans la commune du Plateau
4-1- Services publics
La commune du plateau héberge les administrations publiques et services privés suivants :
1- la Présidence de la République de Côte d’Ivoire,
2- la Primature,
3- l’Assemblée Nationale,
4- le bloc Ministériel
5- les Ministères de souveraineté - (affaires Étrangères, économie et Finances, défense, intérieur,)
6- les hiérarchies et les grands commandements des forces de sécurité républicaines (gendarmerie, police, état-major des armées, douane),
7- les représentations des Organisations internationales et diplomatiques (Union Européenne, BAD, PNUD, Conseil de l'Entente etc..).
8- le secteur privé (Banques, assurances, hôtels, commerces et activités économiques diverses).
9- lieux de cultes (cathédrale et grande mosquée),
10- le Palais de la Justice.
4-2- Activités commerciales et Services sociaux.
4-2-1- Activités commerciales
Ces activités sont:
1- un nouveau marché de faible capacité d'approvisionnement, depuis la fermeture de l'ancien marché,
2- divers commerces de vêtements (habillements pour femmes, hommes et enfants),
3- divers restaurants et supermarchés opérationnels. La commune du Plateau n'apporte pas de soutien financier aux entreprises du secteur privé et à celles du secteur public.
4-2-2- Services sociaux
La commune du Plateau abrite également :
1- un (1) hôpital public bénéficiant des appuis budgétaires de l'état, comme tous les hôpitaux publics,
2- une clinique privée, essentiellement fréquentée par les travailleurs du secteur privé et des agents de l'état bénéficiant d'assurance médicale complémentaire. La commune du Plateau ne participe pas au financement de ces deux structures sociales.
II- VIE ET PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DE LA COMMUNE DU PLATEAU
Ci-dessus présentée, la commune du plateau n'a pas la même configuration que les autres communes du District Autonome d'Abidjan qui ont les caractéristiques suivantes:
1- besoins d'investissement en travaux d'assainissement, de drainage et de lutte contre l'insalubrité et le désordre urbain,
2- besoins d'entretien des voies de la commune,
3- besoins d'investissement dans les secteurs de l'éducation et la santé,
4- besoins d'entretien des voiries et autres infrastructures de la commune
La commune du plateau est le cœur de la vie économique, financière, politique et diplomatique de la Côte d’Ivoire. C'est le Centre des affaires, par excellence, de la ville d'Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.
II-1 Vie dans la Commune du Plateau
La vie dans la Commune est constituée de deux (2) temps forts en semaine, du lundi matin au vendredi soir. Le premier temps fort, dès 06 heures du matin, c’est le mouvement des travailleurs des secteurs public et privé à leurs lieux de travail situés dans la commune du plateau. Le nombre de ces travailleurs est largement supérieur à la population vivant dans cette commune. Le second temps fort, dès la fermeture, à partir de 17h00, des services public et privé, est le retour de ces travailleurs vers leurs lieux d'habitations situés dans les autres communes du District Autonome d'Abidjan ou dans les villes proches de la ville d'Abidjan. De cette vie, l'on note que la commune du Plateau :
1- reçoit un nombre n’important de personnes, environ deux millions (2 000 000), à la fois pour le travail et en situation de transit, contre une population résidente estimée à 7168 personnes, dont cinq (5000) ivoiriens.
2- offre des commodités de vie à plus de 350 000 personnes (repas et autres soins de santé publique) par jour pendant les jours ouvrables. La sécurité de ces personnes est assurée par les actions conjuguées des forces de défense et de sécurité de l'État et non par la police municipale du plateau.
II-2 Perspectives d'évolution de la commune du plateau.
La commune du Plateau, centre des affaires de la capitale économique de la Côte d’Ivoire ne tire sa source de vie que par l'accueil au quotidien des populations venant des autres communes du District autonome d'Abidjan et des autres régions de la République de Côte d’Ivoire. Ces populations ont tous un intérêt économique, social et culturel dans la commune du Plateau. C'est donc une commune d'intérêt commun à toutes les populations vivant en Côte d'Ivoire, principalement dans le District Autonome d’Abidjan. Tenant compte, à la fois, de cette assertion et de l’implication de l'État de Côte d’Ivoire dans le financement des travaux d'assainissement, de drainage et des grands travaux de réhabilitation des ouvrages publics sur le territoire du Plateau, d'une Superficie d'environ quatre cent (400) hectares, il paraît judicieux d'intégrer la commune du Plateau dans le District Autonome d’Abidjan. Cette option d'intégration de la commune du Plateau dans le District Autonome d’Abidjan sera une réponse appropriée à plusieurs préoccupations évoquées ci-dessus ; à savoir :
1- la fin de la transhumance électorale de 82 000 personnes vers la commune du Plateau, contre une population réelle de 7186 habitants, dont 5000 sont de nationalité ivoirienne,
2- la suppression de la prime à la corruption, avec un budget de quatorze (14) milliards de francs ne correspondant pas à des besoins réels de financement au profit de la commune du Plateau,
3- la restauration de l'équité, des valeurs de justice, des règles et exigences de la démocratie contenues dans la constitution ivoirienne,
4- l'accroissement des ressources budgétaires à affecter au District autonome d'Abidjan et à la commune d'Adjamé; commune à laquelle seront rattachées administrativement désormais les sept mille cent quatre-vingt-six (7186) personnes vivant, à ce jour, dans la Commune du Plateau.
En conclusion, dans l'optique d'assurer l'équité dans la répartition des taxes et de garantir l'efficacité de l’utilisation des ressources publiques, il est proposé l'intégration de la commune du Plateau au District autonome d'Abidjan avec une révision de la répartition des taxes entre l'Etat, le District Autonome d’Abidjan et la commune d'Adjamé.
Dabley Jean Cyriac
Libre penseur
dableyjeancyriac@gmail.com