Dans le cadre de l’affaire d’importantes quantités de drogue saisies à Abidjan et à San Pedro, le procureur de la République, Adou Richard, était sur le plateau de la RTI 1. Nous vous proposons son intervention.
Communiqué du procureur de la République d’Abidjan
Le procureur de la République constate la multiplication, depuis quelques jours, de publications sur les médias sociaux, faisant état de l’implication réelle ou supposée de diverses personnes dans la procédure ouverte, suite à la découverte à Abidjan et à San Pedro, d’une importante quantité de cocaïne. Et note également que les informations contenues dans ces publications, ont été reprises par la presse.
Le procureur de la République rappelle qu’en vertu du principe de présomption d’innocence, tout individu, même suspecté d’avoir commis une infraction, est considéré comme innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable par un tribunal.
Ainsi, tient-il à mettre en garde, les auteurs de telles publications qui, du reste, sont susceptibles de nuire gravement à l’enquête en cours, ainsi que les auteurs des articles de presse produits sur fondement desdites publications et à leur indiquer qu’ils s’exposent à des poursuites judiciaires.
Par ailleurs, le procureur de la République invite toutes les personnes intervenant dans la procédure et qui sont astreintes au secret professionnel, à le respecter strictement au risque de subir toute la rigueur de la loi.
Le procureur de la République voudrait enfin, indiquer que la procédure judiciaire suit son cours et se réserve le droit d’organiser une conférence de presse en temps opportun, pour informer l’opinion nationale et internationale sur cette affaire.
Fait à Abidjan, le 07 juin 2022
Questions-réponses
RTI : Vous avez parlé de publications sur les réseaux et dans la presse, avec des informations pour certaines, vraies et d’autres non. Dites-nous, à la réalité, combien de personnes ont été arrêtées dans cette affaire ?
Adou Richard : Il y a une trentaine de personnes contre qui des indices existent et qui sont déjà mises sous main de justice. Et les enquêtes se poursuivent.
Là encore, la rumeur va bon train. Quelles sont les quantités réelles qui ont été saisies ?
On l’a indiqué au moment de l’incinération. Ce sont 02 tonnes, 59 Kg, 57 g exactement. Une partie découverte à Abidjan et l’autre partie découverte à San Pédro.
Quelles sont les peines encourues par les personnes poursuivies au vu de cette énorme quantité ?
Les personnes poursuivies, tout comme celles qui auront participé de près ou de loin à cette infraction qui est transnationale, parce que vous savez que c’est de la cocaïne, elle ne pousse pas en Côte d’Ivoire. Elle pousse en Amérique du Sud, donc il faut qu’il y ait des personnes qui les transportent de l’Amérique du Sud en Côte d’Ivoire et certainement vers d’autres régions. Donc, toutes les personnes dans le cadre de cette criminalité transnationale organisée qui seront reconnues coupables, encourent la peine de 20 années d’emprisonnement.
Vous avez parlé d’enquêtes en cours, à ce jour quel est le point qu’on peut faire de ces enquêtes ?
C’est ce que je vous ai indiqué. L’enquête d’ailleurs, est secrète. On a remarqué que ces jours derniers, les informations vont dans tous les sens. N’oublions pas que c’est une criminalité transnationale organisée. La Côte d’Ivoire a signé la convention de Palerme qui permet aux institutions judiciaires et policières de coopérer de façon étroite pour mettre fin, pour barrer la route à tous ceux qui vont utiliser le territoire et qui vont traverser des frontières. Et donc, nous avons l’obligation d’apporter le plus grand sérieux à une telle enquête et il n’y a donc pas de raison que les résultats ou certains résultats soient divulgués. C’est pour cela que nous tenons à ce que le secret professionnel soit observé de façon stricte.
Votre mot de fin
C’est dire que les enquêtes se poursuivront et dès lors qu’elles vont aboutir, le procureur se chargera d’intervenir dans le cadre d’une conférence de presse pour situer les Ivoiriens.
Propos retranscrits par Venance Kokora
