Le dialogue politique devrait pouvoir s’ouvrir ce jeudi 16 décembre 2021, à l’initiative du gouvernement. Il devrait être, pour l’opposition, l’occasion rêvée de mettre sur la table, toutes ses préoccupations, ainsi que les sujets qui fâchent. Mais encore faut-il qu’elle fasse preuve de bonne foi, lors des discussions, au risque de voir ces pourparlers accoucher d’une souris.
Le dialogue politique, prévu pour s’ouvrir ce jeudi 16 décembre 2021, est pris très au sérieux par l’opposition. Du moins, si l’on en croit les échos qui proviennent du PDCI. De sources proches du parti d’Henri Konan Bédié, ce rendez-vous se prépare avec sérieux. « Le président Bédié tient à cette rencontre. Pour lui, c’est l’occasion d’aborder toutes les questions pour donner une chance à la Côte d’Ivoire de renouer avec une paix durable. C’est pourquoi, il nous a instruits de nous consacrer à sa préparation », nous a confié en substance, une personnalité du parti septuagénaire.
Comme au PDCI, les autres partis de l’opposition doivent être en train de s’y apprêter minutieusement. Ce dialogue politique est, en effet, une tribune pour l’opposition et le parti au pouvoir pour discuter de tous les sujets qui les divisent avec pour finalité de parvenir à un accord consensuel. Il reste à espérer que cette fois, l’opposition soit animée de bonne foi. Cela suppose qu’elle ne se livrera pas à un double jeu sur fond de double langage. Ce dialogue doit être le cadre d’échanges francs, sans calculs politiciens, au cours duquel tous les sujets doivent être mis sur table. Pourvu que l’opposition se plie à l’exercice, sans être animée par une volonté d’imposer ses desiderata. Ce serait le plus sûr moyen de faire capoter ces négociations et de briser l’espérance des populations qui retiennent leur souffle ; tant elles espèrent que lesdites négociations seraient le point d’un nouveau départ pour la Côte d’Ivoire.
Il faut donc espérer que l’opposition jouera franc-jeu et ne sera pas portée à dire oui à des résolutions pour venir les réfuter une fois sortie de la salle, comme ce fut le cas par le passé. On se souvient en effet, lors des négociations qui avaient été conduites par l’ex-Premier ministre, feu Amadou Gon Coulibaly, début 2020, les représentants de l’opposition étaient revenus sur des points d’accord, allant jusqu’à remettre en cause, tout le processus ayant abouti à ces points d’accord. Le représentant du Front populaire ivoirien d’alors, Kouakou Kra, s’était rué dans les brancards en dénonçant un « dialogue unilatéral », alors que son parti avait été associé à ces discussions. « C’est le dialogue du gouvernement seul, l’opposition n’est pas concernée », avait-il fulminé, alors qu’Amadou Gon venait de rendre publics, les points ayant fait l’objet de consensus avec l’opposition et la société civile, autant que les points de désaccord. Il faut espérer que cette fois, l’opposition ne rusera pas, elle qui s’est désormais renforcée des barons se réclamant de l’ancien chef de l’État, Laurent Gbagbo et désormais, d’un nouveau parti politique.
Assane Niada