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Interview/Yabongo Lova (Artiste-chanteur) :« Je vise un disque de diamant »

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Sa réconciliation avec Atito Kpata, son admiration pour A’Salfo, son engagement pour Daloa, son disque d’or, cherté de la vie : Yabongo, sans gant, crache ses vérités… En pleine préparation de la 2e édition de son festival ‘’Antilope Festival’’, ‘’Le Luche’’, Yabongo Lova s’est confié à L’Avenir.

 

 

On voit de moins en moins Yabongo Lova depuis sa réconciliation très médiatisée avec Atito Kpata. À quoi répond ce long silence ?

C’est effectivement vrai ce que vous dites. La raison principale à ce silence est que je suis à fond dans l’organisation de la 2e édition de mon festival ‘’Antilope Festival’’. Laquelle organisation me prend beaucoup de temps. Toutefois, je demeure dans l’arène musicale. (Rire).

 

Si ce festival vous prend autant de temps, au point de ne pas avoir toujours du temps pour vos fans, pourquoi vouloir coûte que coûte organiser votre propre événement ?

Je construits tout autour de moi, ma carrière ainsi que mes activités. Je bâtis ma carrière à l’image de celle de mon mentor A’Salfo. Je veux bien faire et tout faire comme A’Salfo. D’ailleurs, cela va faire bientôt dix ans de carrière. Je compte même célébrer avec faste, mes dix ans de carrière. Pour revenir à la raison de la création de mon festival, tout est parti de la somme de mes expériences au cours des tournées et spectacles que j’ai eus à travers la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le monde entier. J’ai compris qu’il était important que Daloa, ma ville, puisse avoir son festival. C’est donc dans ce contexte que j’ai pensé et conçu ‘’Antilope Festival’’. Dieu merci, jusque-là, tout se passe bien. Nous essayons tant bien que mal de gérer à la fois, le festival et la carrière avec deux staffs différents.

 

Étant donné que vous affirmez que vous faites tout à l’image de votre mentor qui est A’Salfo, c’est à croire qu’‘’Antilope Festival’’ a été conçu également à l’image du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA) ?

Exactement ! ‘’Antilope Festival’’ est effectivement à l’image du FEMUA, sauf que nous avons plus axé notre festival sur la promotion de la culture bethé. Nous essayons donc à travers ce festival, de mettre plus en lumière, la musique traditionnelle bethé, à savoir le Tohourou et les autres rythmes folkloriques propres à la culture de notre région. Nous essayons de promouvoir davantage, la destination Daloa. Également, il y a dans le festival, un volet social sur lequel nous misons beaucoup pour aider nos parents.

 

C’est donc cette envie de faire la promotion de la culture bethé qui donne cette nouvelle coloration à votre façon de faire le Zouglou ?

Effectivement ! J’essaie, en effet, dans mes chansons, de faire la promotion de cette langue, parce que tout d’abord, c’est ma langue et ma culture et j’en suis très fier. Je le fais à l’image des artistes congolais qui sont fiers de chanter dans leur langue, le lingala. D’ailleurs, il nous appartient à nous dont les voix portent, de faire la promotion de la langue bethé qui est notre identité. Vous êtes sans ignorer que la ville de Daloa regorge de beaucoup de talents et d’artistes qui ont marqué la Côte d’Ivoire, tels qu’Ernesto Djédjé, Gnahoré Djimi. On y compte aussi des footballeurs de renom et bien d’autres célébrités. Malheureusement, le constat est que la ville de Daloa manque de promotion culturelle. Il nous appartient donc, à nous célébrités, stars et personnalités influentes, de faire la promotion de notre culture. C’est en ce sens que le festival est le bienvenu pour nous aider à y arriver.

 

En août 2021, lors de la première édition de votre festival, vous aviez réhabilité la tombe d’Ernesto Djédjé. Quel est le sens de cette action ?

C’est par pure reconnaissance. Ernesto Djédjé est l’icône de la musique de chez nous. Nous sommes félicités de partout après cette action. Ce n’est pas cela le plus important, car notre action n’était pas intéressée. Nous avons beaucoup d’autres choses à faire pour la ville de Daloa.

 

 

Revenons sur votre récente réconciliation très médiatisée avec Atito Kpata. Qu’est-ce qui a été à la base de cette réconciliation ?

Atito Kpata et moi, nous nous sommes parlé franchement comme des frères. On a dit en toute franchise, l’un à l’autre, ce qu’on se reprochait mutuellement. Par la suite, nous avons fait une chanson pour montrer aux Ivoiriens, notre sincérité. Heureusement, les Ivoiriens ont bien apprécié cette chanson. Après, j’ai sorti une autre chanson pour dénoncer la cherté de la vie. À côté de cela, je prépare l’album qui va célébrer mes dix ans de carrière. Un album qui sera le 3e de ma carrière. Retenons qu’Atito Kpata reste un frère, mais chacun essaie de gérer sa carrière comme il peut.

 

N’était-ce pas une réconciliation de façade dont l’unique but était de vous remettre sous les spotlights ? Était-ce vraiment sincère, cette réconciliation ?

Atito Kpata et moi, c’était une réconciliation vraie, emprunte de sincérité et de franchise. Pour le moment, il n’est pas en place. Il est en tournée, toutefois, nous sommes toujours en contact. Pour preuve, la dernière fois, j’étais avec sa femme à l’anniversaire de mon épouse où on a fait la fête ensemble. C’est toujours la même famille.

 

Quelle sera la coloration et le menu de ce 3e album qui va marquer la célébration de vos dix ans de carrière ?

Pour l’instant, nous sommes plutôt focus sur l’organisation de la 2e édition de ‘’Antilope Festival’’. Quant à la sortie de l’album, ce sera probablement courant 2023.

 

Vous disiez tantôt avoir sorti une chanson pour dénoncer la cherté de la vie dont l’écho n’a pas été grand. Aujourd’hui, l’Ivoirien retient que seul Bébi Philip a eu le courage pour dénoncer publiquement, ce phénomène mondial qui touche malheureusement la Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous le fait que les Ivoiriens vous taxent, vous artistes, de ne pas trop prendre position contre les problèmes qui les touchent ?

Je demande à ceux qui le veulent d’aller écouter ma chanson. Ils comprendront que j’ai pris fait et cause pour la population, en dénonçant la cherté de la vie. C’était ma façon de revendiquer. Après tout, ce ne sont pas les artistes qui décident dans ce pays. Tout ce qu’on peut faire, c’est de chanter pour amener les gouvernants à comprendre que la situation de leurs populations devient de plus en plus compliquée. À mon sens, la cherté de la vie est certes, un phénomène mondial, mais il y a notre part de responsabilité à certains niveaux. Il faut donc que le gouvernement trouve la formule adéquate pour éviter que les Ivoiriens continuent de souffrir de cette cherté de la vie.

 

Si vous aviez la possibilité de rencontrer le président de la République, que lui diriez-vous pour faire comprendre cette situation ?

Je dirai au président de la République que tout est devenu compliqué en Côte d’Ivoire. Tout augmente au jour le jour. Il est certes, vrai qu’on nous dise que c’est un phénomène mondial, mais c’est ce qui se passe dans notre pays qui nous intéresse. Je lui dirai aussi de tout faire pour faire baisser le coût exorbitant des denrées qu’on trouve sur place. Il faut aussi œuvrer à diminuer le coût du transport pour faire baisser les prix sur le marché. Je demanderai aussi au président de la République d’aider la population, de donner de l’emploi à la jeunesse.

 

Vous considérez-vous comme un artiste engagé ?

Tout va se savoir sur le prochain album.

 

Quelques années en arrière, une certaine organisation de producteurs qui a fini par ne plus se faire entendre, vous décernait un disque d’or qui avait suscité beaucoup de polémiques. En toute sincérité, pensiez-vous mériter une telle récompense quand on sait les conditions d’attribution d’un disque d’or ?

Bien sûr que je le méritais. Pour preuve, je n’étais pas demandeur de cette distinction. C’est après analyse de plusieurs facteurs qu’on m’a décerné ce disque d’or. Que ceux donc qui sont à l’origine de polémiques inutiles, attendent mon prochain album pour se convaincre si je mérite ou non d’avoir un disque d’or.

 

 

Nous imaginons que vous visez un autre disque d’or avec ce 3e album, n’est-ce pas ?

Je vise un disque de diamant. L’étape du disque d’or est derrière moi. N’ayez crainte, je suis la lumière et cela se fera.

 

 

Philip Kla

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