L'information s'est vite répandue sur les réseaux sociaux. Souleymane Touré alias TS, conseiller technique du Premier ministre Patrick Achi aurait interdit au groupe Yodé et Siro de chanter la chanson ''On dit quoi'' à Bouaké. Voici ce qui en est.
Selon une source proche de Souleymane Touré contacté par le média numérique Afrique-sur7.fr, ''c'est avant le concert que le conseiller du Premier ministre a reçu les deux zougloumens à son domicile de Bouaké pour des échanges fraternels''.
A l'en croire, cette scène dont parle les réseaux sociaux ne s'est jamais déroulée à Bouaké. «Touré Souleymane ne l'a pas dit en public. Il leur a dit ça à son domicile. C'était juste un conseil pour ne pas que des gens mélangent le concert comme celui d’Alpha Blondy il y a quelques mois», a confié l'interlocuteur du site.
Rappelons-le, dans leur titre intitulé ‘’On dit quoi ‘’, extrait de leur dernier album "Héritage", les chanteurs Yodé et Siro ont critiqué le régime du président Alassane Ouattara. "On dit qu'il n'y a pas d'argent au pays et tu dis que l'argent travaille. Mais l'argent, ça travaille pour qui ? ... Plus de 60 ethnies dans notre pays, tu vas du rez-de-chaussée jusqu'au dernier étage, du gardien au directeur, ce sont les Bakayoko ou bien les Coulibaly seulement qui mangent... Le pays est endetté. Payez vos crédits avant de partir. On ne se réconcilie pas en mettant les gens en prison. Le pays a besoin de tous ses enfants pour la vraie réconciliation. Pourquoi tant de souffrance avec 2% de chômeurs et bientôt une croissance à deux chiffres», telles sont les paroles de la chanson à succès ''On dit quoi''.
Notons que pour de nombreux militants du parti au pouvoir, cette chanson ne retranscrit pas réellement la réalité en Côte d'Ivoire. Pour eux le président Alassane Ouattara travaille pour tous les ivoiriens sans tenir compte du nom ou de la région des uns et des autres.
Yodé et Siro ont récemment été traduits devant les tribunaux après un spectacle dans la commune de Yopougon. Au cours de ce concert, les zougloumens ont été très critique du pouvoir en place et surtout du procureur de la République, Adou Richard. Ils ont finalement été condamnés à un an de prison avec sursis et 5 millions FCFA d'amende chacun.
Roxane Ouattara