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Opinion

Arthur BANGA, NCI 360 et les inepties de Kah Zion

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J’ai l’avantage de vous répondre parce que, je me sens directement concerné dans le requisitoire produit sous votre plume dont certainement vous avez le monopole, mais pas celui d’empêcher notre intelligence à vous donner de la repartie.

Ainsi donc, lorsqu’un débatteur qualifie les propos d’un homme politique de mensonge, la question de savoir s’il s’agit d’une insulte ou d’une critique légitime soulève des enjeux profonds liés à la liberté d’expression, à l’éthique du débat public et à la responsabilité des acteurs politiques.

1. L’accusation de mensonge : insulte ou jugement rationnel ?

Un mensonge se définit comme l’énoncé délibéré d’une contre-vérité avec l’intention de tromper.
À l’extrême, qualifier quelqu’un de menteur implique donc une accusation d’intentionnalité. Dès lors, tout dépend du contexte et de l’argumentation qui l’accompagne. 

Si l’accusation repose sur des faits vérifiables, à l’instar d’un homme politique qui contredit des déclarations antérieures, comme l’a fait Tidjane Thiam, disant avoir participé à la dévaluation du Franc CFA, ou déforme la réalité, comme il l’a encore fait à l’occasion de sa renonciation à la nationalité française alors qu’il ne l’avait pas encore initiée, ce n’est pas une insulte, mais un jugement critique fondé sur l’analyse des faits.

Si l’accusation est gratuite, subjective ou diffamatoire, sans preuve ou dans une volonté purement dénigrante, elle peut être assimilée à une insulte ou à une attaque ad hominem.
Le problème d’un mauvais procès que  vous vous permettez contre un débatteur qui dénonce un mensonge, c’est qu’il détourne la discussion du fond vers une posture de victimisation. Cela revient à condamner la dénonciation plutôt que le mensonge lui-même, ce qui est une manière de neutraliser le débat critique.

2. La liberté d’expression et le droit de dénoncer un mensonge.

La liberté d’expression, pierre angulaire de la démocratie, protège le droit d’exposer des faits et de critiquer les discours publics. 
Refuser qu’un débatteur qualifie un responsable politique de menteur ou du moins ses propos, reviendrait à restreindre la possibilité de remettre en cause la parole d’une autorité ou d'une personnalité  publique, ce qui serait une pente dangereuse pour la démocratie.
Laurent Gbagbo a traité Alassane Ouattara de menteur sur une chaîne publique française ; Trump a traité Hilarie Clinton de menteuse, lors d’un débat pour la présidentielle sur CNN ; Michel Bêta répète à tue-tête, sur les plateaux télés, que le présent mandat du Président Ouattara est illégal ; qu’en dites vous ? 

Dans un régime démocratique, l’accusation de mensonge doit être encadrée par des faits, mais elle ne peut être interdite sous prétexte qu’elle froisse l’intéressé.

Dans un régime autoritaire, interdire une telle accusation empêche toute remise en cause du pouvoir en place et favorise l’impunité des élites. Certes, c’est à cette forme que vous aviez été habitué et érigé en répondeur automatique contre l’opposition d'alors, du temps où votre parti, le PDCI-RDA, était aux affaires, dans les années 90. 

La jurisprudence sur la liberté d’expression tend à protéger les critiques à l’encontre des personnalités publiques tant qu’elles s’appuient sur un intérêt général.                                                   Un homme politique doit accepter un degré de critique plus élevé que le citoyen ordinaire. 

3. Le renversement rhétorique : comment un mauvais procès étouffe le débat public. 

Lorsqu’un débatteur qualifie les propos d’un homme politique de mensonge, le contre-argument classique consiste à détourner l’attention du contenu du débat vers la forme de l’accusation.     
Cela peut prendre plusieurs formes :
En l’espèce, vous recherchez pour votre client, Tidjane Thiam, l’argument victimaire pour justifier une attaque personnelle, comme s’il avait été insulté.                       

Vous recherchez en réalité à inverser les rôles et à décrédibiliser l’accusateur révélateur du mensonge.
L’argument juridique caché dans l’épaisseur des traits de votre écriture est la diffamation.          

Cette attitude vise à faire taire la critique en la faisant passer pour un abus. Ça ne passera pas. 
Quand l’argumentaire d’un débatteur n’apporte rien au silence, autant qu’il se taise . C’est bien ce que vous avez appris, à posteriori, en fuyant le débat du dimanche sur NCI 360. 

Considérer l’argument moral comme une forme de violence verbale, c’est rechercher à disqualifier moralement le débatteur sans répondre sur le fond.
Dans tous ces cas, il ne s’agit plus de savoir si l’accusation de mensonge est fondée, mais d’empêcher qu’elle soit discutée. 
Ce type de renversement du débat est une stratégie d’évitement que vous souhaitez pour protéger Tidjane Thiam, plutôt qu’à défendre la vérité.

Enfin, l’acharnement contre la chaîne NCI, vous expose aux rangs de ceux qui font le métier sans aimer sa mission. 

Dans une démocratie, les médias jouent un rôle central, en organisant et en modérant le débat public.    
Il convient de rappeler que votre  mauvais procès contre la télé NCI, repose sur des accusations infondées, visant à délégitimer le travail journalistique du grand professionnel qu'est M. Ali Diarrassouba, qui contribue positivement et grandement au débat public. Votre approche est contre le messager plutôt que contre le message auquel vous avez lâchement refusé de participer. 

Plutôt que de rester dans le débat d’idées et dans la force des arguments contre le mensonge, vous accusez l'équipe  de NCI 360, comme si elle avait failli à sa mission de vous protéger, en l’accusant de connivence, de biais ou de manipulation.  

C’est tout simplement un prétexte pour éviter la confrontation des idées.

Refuser un débat sous prétexte que le média ne serait pas neutre, après l'avoir célébré, pendant des années, n'est en vérité qu'un faux alibi. Comment peut il en être autrement, si vous vous condamnez à croire que ceux qui font l’effort de ramener l’église au centre du village en défendant la vérité et l’honnêteté sont contre vous. 

Admettez-le ! Dans une posture fragilisée par le mensonge de votre client, vous préférez une stratégie d’évitement qui empêche la confrontation démocratique.

Plutôt que d’attaquer le média NCI, qui donne la parole aux différentes chapelles politiques, votre critique devrait porter sur l'inconfort de ceux qui vous défendent, surtout quand vous leurs donnez des émotions à vendre plutôt que des projets.

La vraie question n’est pas de savoir si un média plaît ou non à une sensibilité politique, mais s’il permet un échange équilibré et contradictoire dans l’intérêt du public.

4. En guise de conclusion : 
Le droit de dire la vérité, même si elle dérange. 

Qualifier un politique de menteur ou du moins ses propos de mensonge, peut être une attaque virulente, mais elle ne relève pas automatiquement de l’insulte. Dans un débat public sain :
Il suffit qu’une telle accusation soit  argumentée et fondée sur des éléments objectifs.
Elle relève de la critique légitime et est protégée par la liberté d’expression.

La condamner a priori, sous prétexte qu’elle serait insultante, revient à empêcher toute contestation du discours politique.
Un mauvais procès contre un débatteur qui dénonce un mensonge, est donc une manœuvre rhétorique qui fragilise le débat démocratique. Comme l'illustre la maladroite déclaration de la HACA qui vient de se compromettre dans votre forfaiture de manipulation, visant à protéger Tidjane Thiam, qui veut ruser avec le peuple. 

Il est essentiel de défendre la liberté de dire la vérité, même lorsqu’elle dérange, plutôt que de protéger ceux qui la travestissent. 
Merci Arthur, Merci NCI 360, Vive la Démocratie.

Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA.