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Bénin-Niger : la réunion sur la réouverture de la frontière échoue

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Le général Tiani refuse d'ouvrir la frontière de son pays avec le Bénin, bloquant ainsi l'acheminement du pétrole nigérien via le littoral béninois. Le ministre des Mines du Bénin, en visite à Niamey pour tenter de trouver une solution, s'est vu opposer une fin de non-recevoir.

Samou Seïdou Adambi, ministre béninois des Mines, s’est rendu à Niamey les 27 et 28 mai pour une visite de travail visant à « trouver une porte de sortie » pour l'exportation du pétrole nigérien par le littoral béninois. Cette exportation est compromise par les tensions diplomatiques entre les deux États. Le ministre portait également un message du président Patrice Talon au général Abdourahamane Tiani, dirigeant du Niger depuis le coup d’État de juillet 2023. Ce dernier « n’a pas voulu me recevoir », a déclaré le ministre le 29 mai lors d’un point de presse à Cotonou.

Gisement pétrolier d’Agadem

En novembre 2023, le Niger a inauguré un oléoduc géant destiné à acheminer jusqu’au Bénin le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (Sud-Est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société d’État chinoise.

Cependant, le premier chargement de pétrole nigérien au port de Sèmè-Kpodji n’a eu lieu que le 19 mai dernier. La suspension initiale était due à la fermeture des frontières entre le Niger et ses voisins, suite aux sanctions imposées à Niamey par la Cedeao après le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Malgré l’annonce de la fin des sanctions en février 2024, le refus du Niger de rouvrir sa frontière avec le Bénin a empêché le transit du pétrole.

La médiation de Wapco

La société chinoise Wapco, partenaire du Bénin et du Niger dans la gestion de l’oléoduc, a dû intervenir en tant que médiateur pour convaincre les deux parties de procéder au premier chargement.

À la mi-mai, le président Patrice Talon avait indiqué que les chargements suivants ne se feraient que si le Niger rouvrait complètement sa frontière avec le Bénin, ce qui n’est toujours pas le cas.

La rencontre du ministre des Mines du Bénin avec son homologue nigérien a de nouveau été sollicitée par Wapco. À l’issue des deux jours de réunion, aucune solution ne semble avoir été trouvée.

Vers une solution rapide ?

Concernant l’ouverture de la frontière terrestre côté nigérien, « il a été dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau avec une solution à trouver dans les meilleurs délais », a expliqué le ministre béninois. Il a conclu en affirmant que « le Bénin continuera à jouer son rôle dans les relations bilatérales » avec le Niger « mais aussi dans les obligations qui sont les nôtres dans le projet de pipeline ».

Olivier Yeo avec l'AFP

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