Ce mercredi 2 mars 2022, des populations du département de Ouangolo se sont affrontées, faisant 7 morts et plusieurs blessés. À l’origine, un banal conflit foncier entre les localités de Sononi ( Diawala) et de Norgo (Niellé).
7 morts et une dizaine de blessés. C’est le triste bilan des violents affrontements de ce mercredi 2 mars 2022 entre des populations du village de Sononi, dans la commune de Diawala et celles de la localité de Norgo, dans la sous-préfecture de Niellé ! Selon plusieurs sources sur place, les affrontements entre les deux villages se sont déroulés sur une carrière de sable à quelques encablures du village de Norgo, où des populations de Sononi étaient venues s’approvisionner de sable de construction.
« Les gens de Sononi ont été priés de quitter la carrière, puisqu’elle n’est pas située sur leur territoire. Mais ils sont revenus », confie un jeune de Norgo, joint au téléphone sur place. Selon lui, ils ont été repoussés plusieurs fois par les jeunes du village, avant qu’ils ne reviennent, armés pour surprendre les jeunes qui étaient en séance de vente de coton. « Nous avons enregistré beaucoup de disparus », confie ce témoin. Du côté de Sononi, si on s’accorde sur le bilan de 7 décès et plusieurs blessés, on accuse les populations de Norgo d’expropriation.
« Cette carrière de sable est bien située sur le territoire de notre village. Non seulement, ils nous ont empêchés de prendre le sable sur la carrière, mais ils ont confisqué les engins que nous avons envoyé pour transporter le sable ».
Hier jeudi, la situation est revenue au calme grâce à la mobilisation des autorités politiques et administratives qui ont fait déployer les forces de défense et de sécurité. Informé de la situation, le président du Conseil régional, par ailleurs, ministre de la Défense, s’est saisi de l’affaire, selon nos informations. Téné Birahima Ouattara a convoqué une réunion d’urgence, rassemblant le corps préfectoral, les élus, cadres et chefs traditionnels pour trouver une solution durable à ce type de conflits fonciers qui minent cette région.
En effet, en juin dernier, les sous-préfectures des Niellé et de Diawala avaient connu un conflit similaire. Notamment dans le village de Satolo, à environ 7 kilomètres de Diawala. C’était précisément les vendredi 25 et samedi 26 juin 2021. Les affrontements entre les populations de Diawala et de Niellé avaient fait de nombreux blessés, selon plusieurs témoins. La cause de ces affrontements était essentiellement des questions de limite entre les deux circonscriptions.
Une réunion présidée par le préfet du département de Ouangolo, fin juin, n’avait pas réussi à accorder les positions. « Les deux camps sont repartis dos à dos », regrette un cadre de l’administration qui témoigne avoir assisté à cette réunion présidée par le préfet de région.
L’intervention de KKB
Fin août 2021, le ministre de la réconciliation avait été dépêché sur le terrain pour tenter de remettre ensemble, les deux localités. « En me rendant sur place, je me suis donné un temps d’écoute, qui m’a permis de rencontrer, le samedi 28 août 2021, d’abord, le corps préfectoral à la préfecture de Ouangolodougou, et ensuite, les cadres, les élus, les guides religieux, les chefs traditionnels et les populations à Diawala et à Niellé », avait assuré Kouadio Konan Bertin, lors d’une rencontre entre les élus et cadres des deux localités à Ouangolo. Jointes au téléphone, les autorités municipales de deux communes n’ont pas caché leurs afflictions face à ces violences entre des populations. « Ces conflits ne nous honorent pas.
Nous devons tout faire pour faciliter le travail à notre gouvernement qui fait énormément de choses pour le développement de notre région », regrette Mamadou Ouattara, maire de Diawala. « Nous en appelons à la paix et à l’union entre les populations. Nos régions sont déjà menacées par le terrorisme, nous ne devrons pas en rajouter à nos angoisses », confie un membre du conseil municipal de Niellé.
Ténin Bè Ousmane