Le secteur avicole a été fortement éprouvé, il y a maintenant 03 mois par l’épizootie de la grippe aviaire dans la zone de Grand Bassam, l’une des anciennes capitales de la Côte d’Ivoire. La découverte de la maladie à Mondoukou avait amené le gouvernement à prendre une mesure drastique qui a consisté à l’abattage systématique de plus de 350 000 à 500 000 poulets par les services sanitaires.
En août 2021 dernier, deux foyers de grippes aviaires sont détectés par le soin d’un service vétérinaire, dans le village de Mondoukou, dans la commune de Grand-Bassam. Le spécialiste en question avait été contacté par l’un des fermiers qui avait constaté la mort en série de plusieurs de ses volailles. Après l’analyse de la situation, il déclare que le virus de la grippe aviaire est la cause des morts de ces poulets.
Le préfet du département de Grand-Bassam, Sidibé Nassou, intervient, vu l’ampleur des choses et prend in extremis, un arrêté préfectoral qui confirme la détection de la grippe aviaire à Mondoukou. Il interdit toutes les activités relatives à l'élevage des volailles à Grand-Bassam. L’objectif était de freiner la propagation de la grippe.
Cet épisode douloureux est passé, mais les séquelles sont encore fragrantes sur le terrain, parce que les acteurs et producteurs de la zone n’ont pu encore se remettre du traumatisme provoqué par l’abattage de plus de 500 000 poulets.
À quelques jours des fêtes de fin d’année qui débutent par la Noël avant celles de la Saint Sylvestre et du nouvel an, ils n’ont toujours pas été indemnisés. Votre quotidien préféré L’Avenir, dans sa parution du mercredi 27 octobre 2021, avait consacré un dossier pour relever une éventuelle menace relative au ravitaillement pour les fêtes de fin d’année.
Des inquiétudes qui avaient été soulignées par dame Diakité Saran Kaba, Secrétaire générale de la Scoops Asco (Société coopérative simplifiée des Aviculteurs du Sud Comoé.
Le supplice est d’autant plus grand, parce que cette dernière et ses collègues fermiers, éprouvent d’énormes difficultés se relancer dans l’activité. Elle s’est montrée catégorique à l’idée qu’ils ne pourront pas, en si peu de temps, se relancer pour atteindre le cap et approvisionner les marchés d’Abidjan sud (Port-Bouët, Marcory, Koumassi, Treichville) en volailles pendant ces périodes de bombance. Ces préoccupations des fermiers sont d’autant plus partagées par les populations de ces zones.
Le gouvernement entre fermeté et assurance
La détection de la grippe aviaire a amené le gouvernement à imposer de nouvelles dispositions dans le but de prendre le contrôle de la situation. Ainsi, le 27 novembre 2021, par la voix du ministre des Ressources animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, il a été décidé que « la vente de volailles vivant aux abords des grandes voies, des carrefours, dans les quartiers ou autres sites, en dehors des marchés, est interdite. Et que les services compétents en la matière procéderont à la saisie systématique de toutes volailles vendues en dehors des marchés », a-t-il averti.
Cependant, en ce qui concerne le ravitaillement de l’ensemble du territoire d’Abidjan en volailles, un contact joint au sein du ministère des Ressources animales et Halieutiques, s’est fait fort de nous rassurer.
« Il n’y a aucune inquiétude à se faire. Tous les marchés seront ravitaillés. Il n’y a aucun problème. Nous pourrons vous en dire plus avec les chiffres si vous donnez un peu de temps », nous a-t-on informé. Nous renvoyant à un autre rendez-vous pour plus de détails concernant l’aspect technique.
« Une production annuelle de 10 millions de poussins envisagée »
La Côte d’Ivoire vise une production de 200 000 Tonnes de viande de poulet et 3,37 milliards d’unités d’œufs à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement, dans le cadre du projet de modernisation du secteur avicole (PMSA), a lancé le 06 décembre 2021, les travaux de construction de trois unités industrielles qui concernent un couvoir, d’une provenderie et d’un abattoir à Pacobo (Tiassalé). Le ministre Sidi Touré avait indiqué que le couvoir sera doté d’une capacité de production annuelle de 10 millions de poussins. Quant à la provenderie, elle aura une capacité de 20 tonnes d’aliments par heure et l’abattoir va disposer d’une capacité de 2 000 poulets abattus par heure. Les trois unités industrielles dont la livraison est prévue dans environ un an, vont générer 400 emplois décents, permanents aux jeunes filles et garçons de Pacobo.
Pour rappel, la mise en œuvre du PMSA a permis la réalisation de 240 poulaillers d’une capacité de 10 000 têtes de poulets chacun, un laboratoire, un centre de formation et une ferme bio-sécurisée de grands parentaux.
Venance Kokora