« Nous rêvons de collaborer avec des artistes ivoiriens »
Blanca Siles Romero, productrice et distributrice pour la compagnie espagnole Danza Rodante, dit toute sa joie et sa fierté d’avoir pris part avec sa troupe 199 Danza Rodante à la 12ème édition du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan qui a pris fin le 12 mars 2022. La patronne de cette troupe nous dévoile par ailleurs, son rêve de collaborer avec des artistes ivoiriens.
La compagnie espagnole 199 Danza Rodante que vous dirigez est présente à cette 12ème édition du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan (MASA). Quelle est l’histoire de votre compagnie ?
C’est une compagnie créée en 2020 au plus fort de la crise sanitaire mondiale. De fait, pendant la Covid-19, un dialogue est né entre les danseurs qui formeront la compagnie. Ce dialogue était en rapport avec les revendications des artistes à cette période où on a connu le confinement. Il faut dire que cette crise a tellement affecté l’Espagne qu’à un moment, des mesures ont été prises pour les autres secteurs d’activités à l’exception de celui des artistes. C’est alors que des entités se sont créées pour engager les discussions avec les pouvoirs publics afin que les artistes soient pris en charge. De cette volonté d’engager des discussions avec les pouvoirs publics, est né un besoin de création. Lequel a débouché, à la fin du confinement, sur la création de notre compagnie. Au départ, ce sont quatre musiciens qui ont formé le groupe avec en prime, l’expression des expériences individuelles. Toute chose qui aboutira sur la création d’une compagnie qui met l’accent sur la fusion de musiques afro-contemporaines, flamenco et les musiques de la Guinée.
Quelles sont les spécificités et particularités de votre compagnie ?
Nous mettons en évidence, la capacité de dialogue entre plusieurs langages scéniques. Donc, le flamenco qui est la danse traditionnelle espagnole avec les danses et musiques de la Guinée Conakry, est un travail de fusion et de recherche musicale très intense qui montre que nous ne sommes pas si différents et que nous avons tous des racines en commun.
«C’est la première fois dans l’histoire qu’une compagnie espagnole participe au MASA »
Vous prônez au sein de votre troupe, le brassage et le métissage culturels. Quelles sont donc les différentes nationalités au sein de votre compagnie ?
On a des musiciens comme Sylla Bangoura qui vient de la Guinée Conakry même s’il vit depuis longtemps, en Espagne mais il est un musicien extraordinaire. Certains membres de la compagnie se sont également formés en percussion et en danse en Guinée. A côté, il y a des espagnols qui maîtrisent la danse africaine, parce qu’ayant fait un travail de recherche pour apprendre la danse contemporaine africaine.
Comment avez-vous connu le MASA au point d’y postuler pour votre sélection officielle ?
Je travaille moi-même dans le secteur de la culture. J’ai même travaillé dans une école d’art et de la culture au Burkina Faso. Ce qui m’a permis de connaître ce qui se passe dans la région. Cela faisait plusieurs années que je voulais participer au MASA. Quand j’ai commencé à travailler pour la compagnie, j’y ai trouvé une chance de pouvoir participer au MASA. Nous avons envoyé notre dossier et nous avons été sélectionnés et c’est la première fois dans l’histoire qu’une compagnie espagnole participe au MASA. On est à l’honneur et nous sommes contents, fiers et impressionnés par cette fête de la culture africaine à laquelle nous prenons part.
« Nous sommes contents, fiers et impressionnés par cette fête de la culture africaine à laquelle nous prenons part »
Combien de spectacles avez-vous tenu ?
Nous avons fait deux grandes prestations dont un au Palais de la Culture et l’autre à l’Institut français.
Pour cette première fois en Côte d’Ivoire, comment avez-vous trouvé Abidjan ?
En effet, c’est la première fois pour toute l’équipe en Côte d’Ivoire. Nous sommes charmés et contents. Nous avons reçu un très bon accueil. Nous sommes heureux.
Des collaborations avec des artistes ivoiriens sont-elles prévues ?
En Espagne, nous travaillons beaucoup avec les artistes africains et aussi ceux invités en Espagne et donc de passage. Sinon, pour le moment, nous n’avons pas prévu de collaboration à proprement dite avec des Ivoiriens. Nous rêvons de collaborer avec des artistes ivoiriens.
Philip Kla