Une dernière exposition en cérémonie d’adieu est organisée mercredi 27 octobre 2021, au musée du quai Branly-Jacques Chirac, à Paris, pour les 26 œuvres d’art du Bénin qui seront restituées en novembre à leur pays d’origine.
Le Président français, Emmanuel Macron, se rendra dans l’après-midi à la dernière exposition de ces pièces qui sont depuis 130 ans en France.
Parmi ces objets pillés en 1892 au palais des rois d’Abomey, se trouve la statue royale dite “bochio”, mi-homme mi-requin, du roi Béhanzin, le dernier roi d’Abomey, capturé par les Français en 1894 et envoyé de force en exil en Martinique.
Les 26 œuvres de l’exposition faisaient partie du trésor de ce souverain, prises de guerre du général Dodds qui était aux commandes lors de la conquête coloniale française du royaume du Dahomey (actuel Bénin) en 1892.
Ces objets dotés d’une valeur historique, symbolique et protectrice très forte pour la population béninoise, seront exposés au palais de la présidence de la République du Bénin, à Cotonou, puis à Ouidah en 2022, avant de rejoindre le futur musée d’Abomey en 2024, dont les travaux ne sont pas encore terminés.
Selon la responsable de collections Afrique au musée du quai Branly, Gaëlle Beaujon, “ce n’est pas un adieu juste un au revoir”. Les équipes conjointes du musée parisien et les conservateurs béninois de Ouidah et d’Abomey ont travaillé main dans la main pour peaufiner ces préparatifs et la manipulation très délicates de ces œuvres.
Le Bénin avait formulé en 2016, une demande officielle de restitution de ces œuvres. Lors de son discours à Ouagadougou en 2017, Emmanuel Macron avait affirmé que les conditions devaient être réunies d’ici cinq ans pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. Après des années de polémiques, le Parlement français vota en 2020 une loi autorisant la France à rendre ce butin de guerre.
Pour Calixte Biah, conservateur du musée d’histoire de Ouidah, qui va accueillir les 26 pièces en 2022, “il serait décent que d’autres pays qui détiennent des pièces africaines emboitent le pas à la France”.
Selon des spécialistes, près de 90 % du patrimoine africain se trouverait encore aujourd’hui en dehors du continent.
(AIP)