Arrêtés pour avoir perturbé les cours pour précipiter les congés de Noël, plusieurs élèves sont en redressement disciplinaire au centre civique d’action pour le développement, de Bimbresso, sur la route de Dabou. La ministre de l’Education Nationale, Mariatou Koné et son collègue de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, se sont rendus ce weekend de Noël, dans ce centre pour prendre le pouls de leur formation.
Ils sont 172 à avoir été arrêtés pour s’être livrés à des actes de violence visant à perturber les cours avec l’intention de précipiter la mise en congé de leurs camarades pour les fêtes de fin 2021. Les images de leurs actes de vandalisme, voire de gangstérisme ont fait le tour de la toile. Pour corriger ces fauteurs de troubles, le gouvernement a opté pour la fermeté : les faire transiter par un centre de redressement disciplinaire, avant de donner une autre suite disciplinaire ou judiciaire à leurs actes.
C’est ainsi qu’une première vague de 70 « délogeurs » ont été transférés au centre de service civique de Bimbresso, situé à une trentaine de kilomètres d’Abidjan. Il s’agit pour le gouvernement, de redresser ces jeunes gens, au sens de les remettre dans le droit chemin. À cet effet, ces pensionnaires du centre de Bimbresso sont soumis à un parcours de formation visant à leur inculquer des valeurs civiques, en vue de tuer désormais, en eux, ces pulsions les ayant portés à troubler les cours pour précipiter les congés de Noël.
Comment ils sont formés
Au dire du directeur du centre, les pensionnaires sont soumis au même protocole que les enfants en difficulté, notamment ceux en conflit avec la loi, qui y sont traditionnellement formés en vue de leur resocialisation. Dès la première semaine, ils sont d’abord soumis à un examen médical avant de passer par une formation de type militaire, laquelle rime avec des exercices aux allures de corvées et la discipline militaire. Ce sont les images de cette phase de la formation qui ont fuité sur les réseaux sociaux et suscité des réactions controversées. « Il ne s’agit nullement de maltraitance des enfants, mais d’exercices pour inculquer le respect des symboles de l’État, l’ordre, la hiérarchie », a souligné le directeur du centre.
Des vérités dites aux pensionnaires
Au cours de la même semaine, les pensionnaires sont soumis à des exercices visant à déposer en eux, un fond de valeurs civiques. Entre autres valeurs inculqués à ces jeunes indélicats : respect de l’autorité, respect de la communauté, exécution du salut aux couleurs. Autant de valeurs censées rendre plus sociables, ces élèves qui se croyaient tout permis, au point de s’en prendre violemment à leurs camarades, aux enseignants et même aux forces de l’ordre venues s’interposer pour casser leur action subversive.
C’est pour toucher du doigt, ce que vivent ces pensionnaires inhabituels du centre de service civique que la ministre de l’Education nationale, Mariatou Koné et son homologue de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, se sont rendus à Bimbresso le samedi 25 décembre 2021, jour de la fête de Noël. « Depuis trois ans, 1500 enfants en difficulté ont été resocialisés. D’ici à 2025, 60 000 enfants seront pris en main », a indiqué Mamadou Touré, tout en soulignant que ce centre n’a rien d’un goulag. « Je suis écœurée. Vous ne pouvez pas décider de vous-mêmes de la période à laquelle vous devez aller en congé », a, quant à elle, fulminé Mariatou Koné. Ils ont fait savoir que d’autres élèves fauteurs de troubles seront à leur tour, soumis à cette même formation de redressement disciplinaire. Toute chose qui n’exclut pas la prise de mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’à la radiation, ainsi d’éventuelles poursuites judiciaires.
Assane Niada