Le cancer de l'estomac est aussi appelé cancer gastrique. Cette pathologie cancéreuse n’est pas encore un problème de santé publique dans les pays en développement. Reste qu’en Côte d’Ivoire, sa fréquence est tout de même inquiétante. Selon le registre du cancer d’Abidjan, le cancer de l’estomac occupe la 5ème place de tous les cancers confondus.
Ce cancer se développe à partir d'une cellule pariétale (cellule de la paroi de l'estomac), initialement normale, qui se multiplie de façon anarchique, pour former une masse appelée tumeur maligne.
Les symptômes
De façon générale, les symptômes associés à un cancer gastrique sont souvent peu spécifiques. En d’autres termes, le cancer de l’estomac est une tumeur qui entraîne peu de symptômes. Lorsque des signes de la maladie apparaissent, il est conseillé d’effectuer différents examens. Les résultats qui en découleront permettront de confirmer ou infirmer ce diagnostic.
Des douleurs épigastriques (dans la région de l’estomac) et un amaigrissement progressif sont les signes les plus fréquents. Toutefois, il est important de préciser que ces symptômes ne sont pas spécifiques à cette maladie. Ce sont des symptômes communs à plusieurs pathologies.
Lorsqu’elle est plus évoluée, la tumeur peut engendrer d’autres signes tels que des vomissements, une hémorragie et par conséquent, une anémie … La perforation de l’estomac est une complication possible qui peut révéler la maladie.
La localisation de la tumeur peut aussi être responsable de symptômes spécifiques : un cancer du cardia peut entraîner une gêne à la déglutition (dysphagie), tandis que le cancer du pylore peut engendrer un rétrécissement local responsable de douleurs et de vomissements.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risque liés au cancer de l’estomac sont peu nombreux. En général, ce sont des facteurs hygiéno-diététiques. Dans les premiers moments, le cancer de l'estomac ne peut provoquer aucun symptôme. En revanche, plus tard, différents symptômes peuvent apparaître comme une sensation de ballonnement après avoir mangé, une sensation de satiété après avoir mangé de petites quantités de nourriture, des nausées, des brûlures d'estomac ou une indigestion.
La consommation de sel (sel alimentaire, salaisons…) est l’un des principaux facteurs de risque de cancer de l’estomac.
Les nitrates et les nitrites, des substances formées lors du fumage des aliments ou naturellement présents dans certains légumes, augmenteraient également le risque de cancer de l’estomac.
Le tabagisme et la consommation récurrente d’alcool sont d’autres facteurs de risque de cancer gastrique évitables. Le tabac aurait plus précisément un rôle dans le développement de tumeurs du cardia.
La prévention
Il est possible d’éviter le cancer de l’estomac. En la matière, les spécialistes recommandent un ensemble de mesures d’ordre nutritionnelles. L’un de ces éléments est le contrôle de la consommation du sel. Il faut en consommer moins. En effet, selon des recherches, jusqu’aux années 1950, le sel était fréquemment utilisé pour conserver les aliments. Son utilisation a depuis lors, été progressivement remplacée par la réfrigération. Cette évolution explique la diminution importante du nombre de cas de cancers gastriques diagnostiqués dans les pays développés depuis plusieurs décennies. Le sel reste toutefois un facteur de risque de cancer de l’estomac important dans les pays où il est encore utilisé comme conservateur. Il est aussi recommandé la consommation de fruits et légumes riches en antioxydants. Ces aliments auraient un effet protecteur par rapport aux cancers de l’estomac. Il faut également limiter la consommation de viandes ou poissons fumés ou salés. À côté de ces aspects alimentaires, il est déconseillé de consommer moins d’alcool et d’éviter la cigarette.
Le diagnostic
Il existe des traitements possibles de cette pathologie cancéreuse. L’examen clinique permet de repérer les signes généraux comme l’amaigrissement, les douleurs épigastriques, etc. Lorsque la maladie est évoluée, le médecin peut identifier d’autres signes cliniques, tels qu’une masse importante au niveau de l’estomac ou du foie, la présence de ganglions lymphatiques volumineux… Si le médecin suspecte un cancer gastrique, il peut proposer la réalisation d’une radiothérapie, une chimiothérapie ou une endoscopie.
Au sujet de cette dernière, c’est un examen qui permet d’examiner l’intégralité de la surface interne du système digestif haut (œsophage, estomac, duodénum) afin d’y repérer la présence d’éventuelles lésions. Il consiste à introduire un système optique fin et souple (l’endoscope) jusqu’à l’estomac, en passant par la bouche ou par le nez du patient. Le système optique est couplé avec des instruments miniaturisés qui permettent de réaliser de petits prélèvements (biopsie) si une lésion suspecte est découverte.
Peu douloureux, l’examen peut cependant être réalisé sous anesthésie locale ou générale. Dans tous les cas, le patient ne doit ni boire ni manger durant les heures précédant l’examen.
Ernest Famin (Source Fondation ARC pour la recherche sur cancer)