Quel le rôle d’une association de consommateurs ?
Certaines associations de consommateurs, malgré leur partialité, l'incompétence notoire et nuisible de leurs soi-disant leaders, ne sauraient amener les observateurs de la vie associative de conclure que le mouvement consumériste ivoirien a échoué dans son ensemble. À dire vrai, ceux des leaders de nos organisations qui appliquent fondamentalement et sans restriction, les principes directeurs pour la protection du consommateur sont plus nombreux que les brebis galeuses. Cela dit, notez qu'une association de consommateurs est une organisation indépendante et apolitique, à but non lucratif, formée par des consommateurs, en vue de faire la promotion des droits du consommateur et d'assurer la protection des intérêts de ce dernier.
On assiste de plus en plus à la hausse vertigineuse du coût de la vie. Les associations de consommateurs ont-elles échoué ?
Dire des associations de consommateurs qu'elles ont échoué face à la vie chère, ramènerait à faire plutôt le procès de la politique sociale du gouvernement. Car, la finalité d'une association de consommateurs reste et demeure de développer et d'entretenir chez les animateurs des structures de l'État, de meilleurs réflexes de protection des intérêts du consommateur, de sorte à ce que dans l'exercice de leur fonction, le souci toujours proclamé d'assurer le bien-être des populations prenne en compte, les aspects quantitatifs et qualitatifs des besoins de celles-ci, constituées essentiellement de consommateurs. En d'autres termes, c'est l'État qui est le pourvoyeur de services et de biens au profit du consommateur et non le contraire. Ce qui sous-entend à dire que toute incapacité du gouvernement à juguler la question de la vie chère, provoque logiquement et toujours une levée de bouclier du consommateur.
La faute incombe donc au gouvernement ?
À ce propos, quelle est la politique nationale de l'État en matière de production de riz, de bétails et de volailles pour que le pays soit autosuffisant ? Posons-nous toujours les vraies questions, pour la simple raison qu'une association de consommateurs ne commercialise aucun produit ni de services. Qui est à la base de l'augmentation du prix du carburant et de ses produits dérivés, les frais scolaires, le Kw/h de l'électricité, le gaz, le m³ d'eau, les taxes à l'importation de certains produits de grande consommation ? Qui est responsable du non-respect de la politique d'affichage des prix, de l'inapplicabilité des dispositions de nos lois sur le commerce, sur la répression des fraudes, sur la concurrence, sur la publicité mensongère et sur la violation flagrante des dispositions du code de la consommation adopté récemment ? Comment peut-on tolérer qu'un commerçant dans l'inobservance totale des règles en matière de commerce, puisse faire plus de 50% pour ne pas dire plus de 100% de bénéfice sur un article ou service vendu au consommateur? Quoiqu'il en soit, gardons tous et toutes en esprit qu'il ne peut avoir d'organisations d'associations de consommateurs fortes, sans consommateurs engagés et avertis, soucieux des priorités qui sont les leurs.
Quelles sont donc les initiatives que vous entreprenez sur le terrain afin qu’on récente vos efforts ?
Les efforts consentis par les associations de consommateurs sur le terrain sont perceptibles au travers des acquis du mouvement consumériste national. Autrement dit, la défense des droits et la protection des intérêts du consommateur ne se limitent pas seulement pour une association de consommateurs d'attraire un opérateur économique indélicat ou un service de l'État devant un tribunal, à faire des publications dans les journaux, à faire des marches de protestation ou à organiser des boycotts.
En quoi consistent donc la défense des droits et la protection des intérêts des consommateurs ?
Elle vise à atteindre des objectifs qui se traduisent par la prise en compte des intérêts du consommateur partout où sont prises des décisions qui le concernent. Et pour réaliser un tel objectif qui est du reste le reflet d'une vaste sensibilisation des pouvoirs publics, des opérateurs économiques et des consommateurs eux-mêmes, l'État a l'obligation de créer un certain nombre de conditions dont la mise en œuvre d'une véritable politique de la concurrence, en veillant à associer les responsables d'associations de consommateurs légalement constituées à la prise de décisions qui touchent le consommateur. Il s'agira également pour l'État d'intervenir et de faire intervenir des représentants de consommateurs dans la fixation des prix des produits essentiels dont il a concédé le monopole à des sociétés privées; d'inscrire des sanctions et de lourdes amendes dans toute politique de concession d'un marché au privé pour protéger les intérêts du consommateur.
Réalisée par Fatou Sylla