Le jeune Djè Kouamé Lazare, est planteur de cacao, à PALMCI Boubo, un bourg situé dans le dé partement de Divo. À la mort de son père en 2008, ses frères et sœurs, à l’unanimité, lui confient la totalité des 35 hectares de cacao. Depuis qu’il gère l’héritage familial, Djè K. Lazare s’est fixé comme objectif de pro mouvoir l’agro-foreste rie sur recommandation de sa coopérative. L’exercice consiste à introduire des plants d’arbres au sein de la plantation de sorte à obtenir une forêt dans laquelle le cacao continue de produire. S’il reconnait qu’au début la pro position d’intégrer l’agroforesterie dans son système de production ne l’enchantait pas, ce délégué d’une organisation de 106 planteurs se sent épanoui aujourd’hui. « Le vieux a créé cette exploitation dans les années 1960.
Aujourd’hui, on re trouve dans notre champ, de nouvelles pousses sous des bananiers, avocatiers…des arbres comme le fraké, le framiré, le Ricino dendron (plus connu pour ses amandes communément appelées ‘‘Akpi’’) qui produisent de l’ombre et favorisent l’émergence du cacao. Je retiens que cette année, les récoltes sont bonnes, car le verger a rajeuni, puis bénéficie de l’ombrage des arbres et continue de produire suffisamment. En dehors de cela, je me fais un peu d’argent grâce à la vente de bananes plantains et des autres fruits notamment les avocats… », relève-t-il. Au matin de ce 20 septembre 2024, M. Djè, doit contenter des jeunes filles venues s’approvisionner en avocats et bananes plan tains issus de son champ. « Nous vendons les bananes parce qu’on ne peut pas toutes les consommer. C’est la même chose avec le ‘‘Akpi’’, on casse les fruits pour vendre ses amandes.
Cela nous permet d’avoir des re venus en attendant les périodes de récolte du cacao », nous lâche-t-il, avec un brin de sourire traduisant sa satisfaction. Cette pratique d’agroécologie profite à son épouse, dame A. M qui exploite une portion de terre pour la culture de tomates, de légumes, d’ignames et de maniocs. « L’agroforesterie nous permet de gagner beaucoup d’argent sur une parcelle bien détermi née et permet aux cacaoyers de résister à la chaleur », confie Djè Kouamé Lazare. Amlan Suzanne, productrice de cacao possède une parcelle de 3 hectares à Diégonéfla elle réalise un rendement annuel de 2,5 tonnes. Des arbres introduits dans son champ offrent un pay sage captivant du fait de la diversité des espèces végétales. On y trouve des papayers, des agrumes. « Je ne peux tous les consommer, donc je les vends à des femmes qui viennent prendre en gros. Les revenus que cela me pro cure me permettent de prendre en charge mes travailleurs et de subvenir aux besoins de mes enfants. Leur père est décédé, je suis seule à m’occuper d’eux », témoigne-t-elle.
Quand les sociétés coopératives s’engagent….
D’une zone à une autre, les sociétés coopératives jouent un rôle prépondérant dans la sensibilisation des producteurs aux pratiques d’agriculture durable. Grâce au soutien du gouvernement et de certains partenaires de la Côte d’Ivoire, des paysans bénéficient de formation ou de pépinières. En témoigne, Bella Adjé Hyppolite administrateur de la société coopérative « Entente de Djékanou », dans le département de Toumodi, qui accueille un projet avec un fort taux de participation des producteurs. En effet, grâce au soutien d’une ONG internationale, des variétés de plants sont offerts aux membres de sa coopérative moyennant des intéressements pécuniers.
« Depuis deux ans, nos planteurs sont dans un projet d’agroforesterie. Nous les avons sensibilisés sur la nécessité pour eux d’adopter cette pratique. En retour, nous leurs offrons des essences qu’ils plantent dans leurs champs. Un pied d’arbre est soutenu à hauteur de 5 dollars (environ 3 000 FCFA). Donc chaque année, nous comptons les plantes et c’est au pro rata que nous payons leurs dus au moyen du digital. Les planteurs ont adhéré au projet et cela est en train d’impacter le couvert forestier de notre zone », confie-t-il, l’air comblé. Jadis, considérée comme une zone de production à grande échelle de café-cacao, d’où l’appellation « boucle du cacao », Abengourou ainsi que plusieurs autres localités de l’Est du pays, ont perdu de leur lustre d’antan. Dans ce chef-lieu de région qui fait frontière avec le Ghana et distant de 210 kilo mètres d'Abidjan, les paysans essayent tant bien que mal de redorer leur blason et de reconquérir leur ancienne réputation, notamment au plan de la qualité et de la quantité des productions agricoles. La tâche n’est pas aisée, mais ils bénéficient du soutien des sociétés coopératives.
À Camayé, l’une des plus importantes de ces organisations, la production de cacao annuelle pour la campagne agricole 2023 - 2024 avoisine plus de 6000 tonnes contre 4000 à la précédente campagne, raison pour laquelle l’agroforesterie est vivement conseillée aux 1206 producteurs comprenant 18% de femmes. « Grace au projet de l’agroforesterie, on a constaté que l’espoir renaît chez nos producteurs. Nous avons un système propre à la Ca mayé avec l’agroforesterie. Nous imposons aux producteurs l’introduction des légumineuses, des fruitiers, des forestiers dès la première année dans leurs plantations. Il leur revient 80% de leurs investissements dans leurs plantations. Quand ils récoltent les ignames, les aubergines, les gombos issus de leurs champs, ils les vendent en attendant que le cacao soit en production. Nous continuons la sensibilisation », indique Konan Kouamé Saint Parfait, Directeur général de ladite structure. frontière avec le Ghana et distant de 210 kilo mètres d'Abidjan, les paysans essayent tant bien que mal de redorer leur blason et de reconquérir leur ancienne réputation, notamment au plan de la qualité et de la quantité des productions agricoles. La tâche n’est pas aisée, mais ils bénéficient du soutien des sociétés coopératives. À Camayé, l’une des plus importantes de ces organisations, la production de cacao annuelle pour la campagne agricole 2023 - 2024 avoisine plus de 6000 tonnes contre 4000 à la précédente campagne, raison pour laquelle l’agroforesterie est vivement conseillée aux 1206 producteurs comprenant 18% de femmes. « Grace au projet de l’agroforesterie, on a constaté que l’espoir renaît chez nos producteurs. Nous avons un système propre à la Ca mayé avec l’agroforesterie. Nous imposons aux producteurs l’intro Poursuivant, cet agro nome indique également que les producteurs sont conscients de la menace qui plane sur leurs plantations à cause de la déforestation et qui impacte considérable ment leurs productions. « Cette année toutes les provisions ont été fausses. On savait qu’il y allait avoir une baisse de la production », regrette-t-il.
Venance KOKORA