Le mal est profond. Et si l’on n’y prend garde, il risque d’anéantir tous les efforts du gouvernement pour repositionner la Côte d’Ivoire. On ne le dira pas assez, l’éducation est la clé de tout développement. Or, depuis bientôt trois décennies, l’école ivoirienne est malade. Alors que l’on a cru qu’après 2011, avec les nombreuses réformes et énormes ressources investies dans le secteur de l’éducation-formation, l’école ivoirienne allait retrouver son lustre d’antan, que nenni ! Malgré les nombreux investissements, le niveau des élèves ne s’améliore pas et leur comportement va de mal en pis. L’autre grosse plaie du système éducatif, à côté des grèves, c’est le phénomène des congés anticipés qui est sur le point d’être institutionnalisé par les élèves eux-mêmes. Depuis bientôt 15 années, à l’approche des fêtes de fin d’année, les élèves décident par des scènes de violence qui frisent le terrorisme, de se mettre eux-mêmes en congé, au mépris du calendrier établi par les autorités éducatives. Voilà depuis bientôt 15 ans que le phénomène dure et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Et à chaque rentrée scolaire, on recommence avec les mêmes choses, avec les mêmes engagements. Et chaque année, à l’approche des fêtes de fin d’année, l’on assiste également aux mêmes scènes où des élèves décident de partir en congé plus tôt que prévu. Non, il faut que cela s’arrête ! Sur la question, les parents d’élèves et les acteurs du système sont unanimes : il faut de la fermeté et la plus grande fermeté pour endiguer le mal. Toutes les nations qui se sont développées, l’ont été à partir de l’école. Quelle société voulons-nous construire si chaque année, l’on assiste impuissant, à des scènes de guérilla urbaine par lesquelles les élèves imposent leur diktat à l’autorité ? En toute chose, force doit rester à la loi. Ainsi, à côté des campagnes de sensibilisation, l’État doit franchir le pas de la fermeté et de la plus grande fermeté. On le sait, les instigateurs de ces troubles sont plus ou moins connus dans chaque établissement. Il faut que les chefs d’établissement commencent par procéder comme les autorités sécuritaires le font dans la traque des terroristes à travers une surveillance accrue du profil des élèves. On le sait, ceux qui sont à la base du phénomène des congés anticipés, sont généralement des groupuscules d’élèves qui, par l’effet de groupe, parviennent à emballer tous leurs camarades.
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Bouter hors du système éducatif, les ‘‘élèves-terroristes’’
Depuis bientôt dix ans, on connait aussi plus ou moins les établissements à haut risque d’où partent les phénomènes de congés anticipés. Dans les écoles, les éducateurs connaissent généralement aussi les classes et les élèves à haut risque qui sont très souvent, les instigateurs de ces troubles. Il faut pouvoir dresser leur profil, les ficher et mettre sur pied, un mécanisme de surveillance. Cela permettra de surveiller leurs activités afin de pouvoir bouter ces élèves-terroristes hors des écoles ivoiriennes. Mieux, tout élève qui sera pris sur les faits, doit être exclu pour au moins, cinq années d’inscription dans toutes les écoles ivoiriennes et même de la sous-région. Si on le fait déjà pour les élèves qui sont pris en flagrant délit de tricherie, on peut le faire aussi pour ceux qui veulent détruire l’école ivoirienne. À quoi ça sert d’engloutir des milliards dans la construction d’infrastructures scolaires et de recruter de milliers d’enseignants, si des élèves ne prennent pas conscience de leur responsabilité dans la gestion de la Côte d’Ivoire de demain ? Après Abidjan, le phénomène est en train de gagner pratiquement toutes les villes de l’intérieur du pays, avec de nombreux dégâts matériels et même des morts. Comme on peut le voir, l’heure est suffisamment grave. On ne peut pas aller à l’émergence avec des élèves, censés être la relève de demain qui marchent à reculons. En plus d’un génocide intellectuel en préparation, c’est une société des anti-valeurs et de la violence qui est également en train de se construire sous nos yeux. L’avènement de l’’Ivoirien nouveau que le président de la République appelle de tous ses vœux, ne peut pas se faire avec des élèves-terroristes qui, après les congés anticipés, s’imposent aussi des congés pour aller célébrer la Saint valentin. Où va donc notre société ? Comme on peut le voir, l’inaction n’est donc plus une option. Il faut agir et frapper très fort.
Kra Bernard