Politique

Côte d'Ivoire / Affi-Gbagbo : Le point de non retour !

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Entre Pascal Affi N'guessan, président légal du Front populaire ivoirien (Fpi) et l'ancien président, Laurent Gbagbo, c'est désormais la rupture. Même si en politique, tout est possible, le spectacle qu'offrent les deux personnalités n'est pas fait pour arranger les choses. Là où Laurent Gbagbo a découvert, dans l'attitude de son poulain, du chantage, Affi, lui, constate une attitude dictatoriale de son mentor.

Dans son discours lors de sa rencontre avec ce qui lui reste de base du parti socialiste ivoirien, Affi a tenu des propos on ne peut plus grave. Il a ouvertement accusé son mentor d'être un nabab à la tête du Fpi, niant aux cadres leurs capacités à s'assumer et à assumer de grandes responsabilités. Il a également révélé qu'au pouvoir, Laurent Gbagbo s'est écarté de l'idéal politique qu'il incarnait, sabordant le Fpi qu'il a relégué au rang de faire-valoir au profit de la CNRD et ensuite de La Majorité Présidentielle (LMP) au nom de laquelle il a été candidat en octobre 2010. Affi a même reconnu que la perte du pouvoir a été due à un manque d'intelligence de la gestion de la situation du moment.

On serait ému devant un tel discours, qui convoque cependant notre sens critique. Affi serait conséquent envers lui-même qu'il aurait soit démissionné, soit porté à la connaissance de tous, comme l'a fait Mamadou Koulibaly, les dérives autocratiques qu'il a constatées lui-même. Que non ! Il en a profité à fond, puisqu'il incarnait, à un moment précis, l'aile dur du Fpi. On a vu Affi, ici, tenir des discours d'une rare violence, en tant que porte-voix d'un Conseil national de transition mort-né. Si on comprend bien Affi, il a risqué sa vie, pendant tout ce temps pour un leader dictateur ? Affi a beau jeu de s'ériger en victime, il a sa part de responsabilité dans la descente aux enfers de son parti et de son mentor. Il a été l'émissaire de Gbagbo en Afrique du Sud où l'Union africaine lui a enjoint de dire à son mentor qu'il avait perdu la présidentielle. Qu'a dit Affi à son retour ? Que la souveraineté de la Côte d’Ivoire a été reconnue. Quand on contribue à renforcer l'emprise d'un homme sur la machine, il faut s'attendre, un jour, à être écrasé par la machine.

Affi n'a donc pas à s'ériger en démocrate au détriment de son mentor. Il a profité du système et en récolte l'ingratitude. Il a profité du système, il doit en assumer l'échec. Diluer sa responsabilité dans l'attitude dictatoriale d'un chef, c'est la lâcheté. Si Gbagbo avait cédé au chantage d'Affi, ce dernier serait aujourd'hui tout heureux. Pascal Affi N'guessan ne devrait s'en prendre qu'à lui-même. Comme je l'ai indiqué, il a eu affaire à un boulanger plus expérimenté que lui et qui détient la licence de l'enfarinement. On serait tenté de lui retourner sa célèbre phrase à l'encontre du président Alassane Ouattara. C'est désormais lui l'hyène agonisante. C'est une question de temps !

Yacouba DOUMBIA

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