Politique

Débat sur le panafricanisme : Claude Sahi opte pour le courant de Félix Houphouët-Boigny

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Claude Sahi en compagnie de Alafe Wakili
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Le Secrétaire exécutif adjoint en charge de la propagande du RHDP, Claude Sahi, a pris part, le jeudi 20 juin à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à la conférence publique portant sur le thème : « L’intégration africaine à l’épreuve du panafricanisme : enjeux, défis et perspectives ». Elle a été organisée par la société civile l’Africanisme, dirigée par Alafé Wakili, directeur général du quotidien l’Intelligent.

Claude Sahi a indiqué qu’il y a un débat qui oppose deux courants au sujet du panafricanisme. L’un qui conçoit le panafricanisme comme « l’africanité », c’est-à-dire celui qui appréhende l’Afrique comme une entité territoriale, et dont l’un des chefs de file est le défunt président ghanéen Kwame N’krumah. L’autre courant défend la position occidentale selon laquelle le panafricanisme doit se faire par étape, par échelle, par gradation. L’un de ses défenseurs est Félix Houphouët-Boigny.

Je suis partisan du 2e courant 

« Je suis partisan du 2e courant. C’est-à-dire celui qui veut que chaque chose se fasse en son temps, par la maturation des esprits, par l’élévation des consciences, par la grandeur des âmes pour la construction d’un ensemble. De sorte à ce qu’on sorte d’un assemblage pour atteindre un ensemble », indique Claude Sahi. Selon sa lecture, l’assemblage n’est pas un ensemble.

L’ensemble, c’est lorsqu’on arrive à un mixte cohérent dans la diversité. Confirmant le dicton selon lequel c’est la diversité des couleurs qui fait la beauté du tapis. Claude Sahi attire l’attention de l’élite africaine sur le fait que, lorsqu’elle reste sur des positions populistes, elle s’écarte de l’essentiel. D’où, son appel à son endroit : « L’essentiel pour toutes les actions que nous posons, c’est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est d’être le fer de lance de l’élévation de la conscience citoyenne. C’est là que se trouve l’essentiel du combat que l’élite doit mener ».  

Le chef de cabinet du président de la République fait remarquer que le panafricanisme, à de nos jours, une dimension un peu plus idéologique que populiste. De ce fait, selon sa conception, il faut promouvoir une intégration des peuples. Et au-delà de l’intégration des peuples, il faut parler de brassage qui se fait naturellement. Pour lui, la création des entités telles que le Conseil de l’Entente, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en Afrique de l’Ouest est à saluer. Dans la mesure où elles agissent dans ce sens, en ce qu’elles sont fédératrices des populations de cet espace géographique.   

Ce point de vue n’est pas partagé par Pulchérie Gbalet, la présidente de l’ADCI. Pour elle, non seulement ces entités ne fonctionnent pas convenablement, en plus, elle note un manque de solidarité entre les États africains. Ce qui constitue selon elle, des freins à l’intégration des pays d’Afrique.

Il y a pour Pulchérie Gbalet, d’un côté, un groupe de pays, qui dit ne pas être prêt pour l’intégration et un autre, qui estime que le continent africain est prêt pour l’intégration. « Je suis de ceux qui pensent que nous sommes prêts pour l’intégration », soutient-elle. Pour elle, si tous les chefs d’État africains s’inscrivent dans cette dynamique, alors l’intégration tant souhaitée deviendra réalité.           

On retient de l’intervention du Pr Simplice Dion que l’Afrique est « une mine d’or, qui dort ». Il constate avec amertume que l’Afrique « est pauvre dans l’abondance ». Cela, pour signifier qu’elle dispose de plusieurs biens, mais est tout de même pauvre. Il a fait comprendre que dans le monde actuel, les pays les « plus grands mangent les plus petits ». Pour survivre, les plus petits doivent alors être « rusés, malins et intelligents ».    

Pour le président du COJEP, Charles Blé Goudé, le panafricanisme et l’intégration appellent à une Afrique qui peut peser dans le concert des nations. C’est en cela qu’il appelle à l’avènement d’une nouvelle génération africaine, qui puisse faire en sorte que l’Afrique, ce continent riche, ne soit pas éternellement à la charge des autres continents. 

Pour conclure, il émet des souhaits : « Pour le faire, pas besoin de violence. Il faut juste des actions concertées, des réflexions concertées pour que l’Afrique puisse compter demain. La Chine, la Corée, le Brésil étaient pauvres. Aujourd’hui, ces pays concurrencent l’économie occidentale. Ce n’est pas Dieu qui est descendu. C’est la connaissance. C’est l’éducation. C’est pourquoi, nous devons mettre en place un système éducatif, qui puisse répondre aux besoins de notre société actuelle ». 

 

Aristide Otré

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