Abidjan, le mardi 6 juillet 2021 (lavenir.ci)-L’ex première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo a produit mardi un communiqué sur sa page Facebook qui donne à réfléchir à bien d’observateurs de la politique à son sujet.
L’épouse de Laurent Gbagbo vient de démontrer à travers un discours « rassembleur » « conciliateur » le niveau de sa maturité en politique vis-à-vis de son époux qu’elle a « fabriqué » jusqu’à son ascension au pouvoir en 2000 avant la déchéance en 2010 à l’issue d’un bras de fer âprement disputé avec l’actuel régime qui a tourné à l’avantage du président Ouattara.
Simone a conscience que son Laurent a perdu de sa fougue d’antan des années de clandestinité et cela pourrait perdre le parti qu’elle a couvert jusqu’à sa gestation en 1990.
Laurent Gbagbo a été acquitté le 31 mars par la Cour pénale internationale (Cpi) après près de dix années à se défendre des accusations de crimes à charge. L’ancien chef de l’Etat doit regagner son pays après une escale en Belgique. Son successeur Alassane Ouattara, lui a ouvert les vannes de la République. Pas question pour lui de s’opposer au retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, qu’il envisage même « d’encadrer. » A l’ancien chef de l’Etat, il lui a été même accordé le pavillon présidentiel. Malheureusement, le retour tant attendu du Woody de Mama en Côte d’Ivoire a déçu. Depuis le jeudi 17 juin, les incohérences dans les faits et gestes de Laurent Gbagbo ont fendu le cœur de milliers de ses partisans. Le Front populaire ivoirien (Fpi) est au bord de l’implosion et Simone Ehivet en a la pleine lucidité.
Pour cette ancienne syndicaliste marxiste, il est temps de prendre ses responsabilités pour contenter leurs partisans, Simone s’est mise dans la peau de Laurent Gbagbo. Elle s’est adressée aux ivoiriens comme aurait dû faire son époux. La reconnaissance étant une vertu divine, elle a rendu un hommage mérité au chef de l’Etat, Alassane Ouattara grâce à qui le retour de Gbagbo a été possible. L’ancienne première Dame plaide par la suite la clémence du président de la République pour continuer à poser des actes forts d’apaisement et de réconciliation que tout le peuple de Côte d’Ivoire attend de lui. Il s’agit du retour de Charles Blé Goudé et tous les nombreux fils et filles de la Côte d’Ivoire, encore en exil, de la libération des prisonniers civils et militaires de la crise postélectorale qui continuent de purger leurs lourdes peines et de nombreux prisonniers de la dernière crise politique dite « du troisième mandat ». Simone a parlé à ses militants comme une mère, ce que Gbagbo pu faire en qualité de père. « Ce peuple rêve d’une nation véritablement réconciliée, développée, modernisée. La profonde espérance que cette vision a su lever en nous, perdure encore et ne veut, ni ne peut s’éteindre. Frères et sœurs, aujourd’hui, le temps est favorable pour la manifestation de l’Amour avec grand A envers tous les concitoyens, peu importe leur ethnie, leur religion ou obédience politique. Le temps n’est plus aux imprécations ! Ne donnons donc aucune place à l’amertume, à la rancune, à la douleur, à la déception et à la colère. Levons-nous plutôt et avançons nos yeux fixés sur la vision. Dieu veille, Il dirige tout, Il conduit tout. Ne quittons pas notre place, restons calmes et gardons notre sang froid. L’essentiel est encore à venir. » a-t-elle réagi.
Comme si cela ne suffisait pas, la vice-présidente du Fpi a demandé aux ivoiriens de pardonner les erreurs de son président. Avant de prévenir qu’elle a du monde et autant de soutiens. D’ailleurs à ceux-ci, elle les a invités « à garder le cap, les yeux fixés sur la vision » du Fpi.
Venance KOKORA
