Politique

Sommet virtuel/Affaire"Joe Biden invite personnellement Bédié à un sommet virtuel" : Pourquoi les USA ne peuvent pas inviter Bédié

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 Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) persiste à affirmer, sans pour autant montrer un document formel, qu’il a été invité par les États-Unis pour le sommet virtuel sur la démocratie les 9 et 10 décembre derniers. 

 

Comme nous l’annoncions dans notre parution d’hier mercredi 15 décembre 2021, un haut fonctionnaire de l’ambassade des USA en Côte d’Ivoire a démenti cette information, nous ramenant au site d’informations du gouvernement américain sur lequel est affichée la liste des invités. Sur cette liste, ne figurent que 110 États. En poussant plus loin la réflexion et au regard de certaines informations en notre possession, nous pouvons affirmer que le vieux parti s’est livré à l’une des plus grosses propagandes de l’année. Réussir à faire croire à quelque chose qui n’existe pas. 

Le PDCI affirme que son président a été personnellement invité par le président des USA, Joe Biden. Et pourtant, plutôt que de voir Bédié participer, par visio-conférence, à ce sommet virtuel, comme l’ont fait plusieurs chefs d’État, le PDCI nous a servi une déclaration de son coordonnateur du conseil politique, Allah Kouadio Rémi, sur une web TV. De deux choses l’une : soit Bédié estime être si important qu’il se fait représenter à un « sommet virtuel aussi capital » là où il était aisé pour lui de s’asseoir devant un ordinateur et d’y participer, soit le PDCI est dans l’intox et tente de manipuler l’opinion. Dans un cas comme dans l’autre, le vieux parti s’est lourdement discrédité. 

 

Le CNT, une tache noire sur le CV politique de Bédié

Par ailleurs, à la veille du scrutin présidentiel d’octobre 2020, plusieurs chancelleries en Côte d’Ivoire dont celle des États-Unis et l’ambassadeur de l’Union européenne ont encouragé le leader du PDCI à participer aux élections. Refus catégorique de Bédié qui a mené une fronde contre le pouvoir sortant, en organisant des manifestations éclatées sur l’ensemble du territoire national avec d’importants dégâts matériels et des dizaines de morts. Au lendemain des élections et après la proclamation du Conseil national de transition (CNT), les chancelleries ont encore démarché Henri Konan Bédié afin de le convaincre d’abandonner son initiative. Bédié refuse d’écouter les sages conseils des représentants des pays réputés démocratiques de l’UE, ainsi que des USA. Lassés des tergiversations du leader du PDCI, les ambassadeurs dont particulièrement celui des USA, ont jugé son attitude d’antidémocratique et non conforme à la doctrine américaine de fonctionnement d’un parti d’opposition qui aspire à diriger. Car, soulignons-le, le CNT n’était rien d’autre qu’un organe de coup d’État. Quand, début novembre 2020, le pouvoir déploie la police à la résidence du président du PDCI à Cocody-Les-Ambassades pour tuer dans l’œuf, le projet du CNT, c’est la panique. Selon une source bien introduite au sein des chancelleries, le secrétaire exécutif d’alors du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, présent ce jour à la résidence de Bédié, appelle des ambassadeurs dont ceux des États-Unis et de l’Union européenne pour ‘’sauver son mentor’’. Ceux-ci demandent, en retour, que Bédié fasse une déclaration pour se désolidariser du CNT, avant toute action en sa faveur. « Bédié a alors annoncé qu’il se désolidarisait des actions du CNT, ouvrant ainsi la porte au dialogue », confie notre source. Comment les États-Unis peuvent-ils inviter à leur sommet sur la démocratie, un parti qui a manifestement usé de moyens antidémocratiques pour espérer accéder au pouvoir ? 

Le fonctionnement du PDCI pose également problème. Un parti dit démocratique géré depuis près de 30 ans par le même leader qui a taillé les textes à sa mesure. D’ailleurs, notre source au sein de l’ambassade des USA en Côte d’Ivoire reste formelle : « Aucun parti politique n’a été invité au sommet virtuel sur la démocratie ». 

 

Y. Doumbia

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