Culture

Promotion de la culture africaine : La JMCA comme une identité culturelle africaine

promotion-de-la-culture-africaine-la-jmca-comme-une-identite-culturelle-africaine
PARTAGEZ

En Côte d’Ivoire, c’est la ville d’Adiaké qui a accueilli la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante ce 24 janvier 2022. À l’occasion, le président du comité d’organisation, Alafé Wakili, a rendu un hommage aux initiateurs de cette journée et à la Charte de la renaissance africaine, adoptée il y a seize ans, par l’Union africaine (UA) à Khartoum, au Soudan.

 

Cette Charte adoptée le 24 janvier 2006 par l’Union africaine prône la culture comme le moyen le plus efficace de donner aux États, les moyens de renforcer leurs politiques nationales, afin de contribuer à la réalisation de l’intégration socio-économique du continent, de lutter contre la pauvreté, de relever les grands défis auxquels le continent est confronté et de construire une paix durable. Dans une chronique, Hajer Gueldich, Professeure agrégée à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis-Université de Carthage et Responsable de la Chaire des études africaines, indique que « de tous les autres continents, l’Afrique est le seul à avoir adopté une Charte dédiée à la renaissance culturelle ». Une Charte qui vient se substituer à la Charte culturelle de l’Afrique de 1976. Peu connue et pourtant très importante, la Charte de la renaissance culturelle africaine de 2006 a pour principal objectif de préserver et promouvoir le patrimoine culturel africain à travers la conservation, la restitution et la réhabilitation. Elle vise aussi à diffuser les valeurs africaines, notamment à travers l’éducation. Cette Charte n’a été ratifiée que par 14 pays, selon le site de l’UA, consulté le 23 janvier 2021.  Elle entrera en vigueur dès qu’elle est ratifiée par les deux tiers des pays membres de l’UA. Ainsi, la célébration de la Journée mondiale de la culture africaine, le 24 janvier de chaque année, sera aussi l’occasion d’encourager les États de l’UA à ratifier cette Charte ». La Côte d’Ivoire a ratifié cette Charte en juillet 2019.

L’identité culturelle africaine

Valoriser la culture peut être une manière pour l’Afrique d’exprimer son dynamisme et de faire montre de l’énergie vitale de ses peuples. C’est pourquoi, une journée servira désormais de passerelle entre tous les peuples africains qui sont sur le continent et les Afro-descendants qui ont besoin aujourd’hui, d’avoir un pont avec le continent mère. Cette journée est un hommage à l’Afrique, le berceau de l’humanité. Au-delà de l’héritage commun, l’africanité constitue une destinée partagée, une fraternité dans la lutte de libération et un avenir commun qui doit être assumée par tous, en vue d’être maîtrisée. C’est pourquoi, cette africanité mérite d’être célébrée, au moins une fois chaque année.

 

 Une nouvelle journée inscrite au calendrier de l'UNESCO

C’est l’UNESCO qui a proclamé le 24 janvier, « Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante » à l’occasion de sa 40e session de la Conférence générale en 2019. Cette journée symbolique vise à célébrer, annuellement, non seulement la culture africaine dans son entièreté, mais célébrer également l’histoire, les coutumes, les valeurs, les traditions africaines. Elle rend hommage à l’Afrique, berceau de l’humanité qui nous a donné notre existence. Elle célèbre les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde entier et les promeut comme un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix. Outre la promotion de la culture africaine, cette journée a aussi pour objectif de sensibiliser la jeunesse africaine, dont une grande partie a abandonné malheureusement, ses valeurs culturelles, tournant le dos à son histoire et à sa culture, en raison de la mondialisation.

 

L’UA et Félix-Antoine Tshisekedi appellent à une mobilisation

Cette année, le président en exercice de l’UA, Félix-Antoine Tshisekedi, a retracé dans son discours, les origines de cette journée universelle qui est portée par les entrepreneurs culturels africains. La Charte de la renaissance culturelle africaine dont l’adoption, le 24 janvier 2006, a ouvert la voie au changement de paradigme, ou mieux, à la rupture quant à la manière de considérer l’Afrique. Selon lui, « nous devons mettre un point d’honneur en recensant les éléments constitutifs de notre africanité pour en disposer comme un outil de l’unité et de cohésion sociale ». Cette commémoration devrait s’inscrire dorénavant dans l’agenda annuel de l’organisation panafricaine.

 

Le cinéma comme un levier efficace de la culture africaine

En Côte d’Ivoire, l’édition 2022 de la JMCA a été placée sous le thème : « Le cinéma comme vecteur de transmission des cultures africaines ». Le cinéma est considéré comme un levier efficace de la culture africaine. Pour Alafé Wakili qui fait savoir qu’en tant qu’une richesse du patrimoine mondial commun, la promotion de la culture africaine et afro-descendante par le cinéma est indispensable pour le développement du continent et pour l'humanité en général. L’industrie du cinéma et de l’audiovisuel présente un fort potentiel économique pour les États et constitue un puissant levier de promotion de la diversité culturelle du continent. Malheureusement, selon une étude de l’UNESCO, si des pays comme le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Kenya ou l’Égypte ont pu asseoir les bases d’une industrie structurée et d’une distribution à l’internationale, la plupart des pays africains peinent encore à développer ce secteur stratégique. C’est pourquoi, Alafé Wakili invite à lancer des programmes qui permettent de soutenir localement le développement des incubateurs, accélérateurs et lieux d’innovation qui sont en réalité, des acteurs clés de l’économie de demain.

Joël Dally

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire