Économie

Lutte contre la pauvreté: Ces conditions pour bénéficier des filets sociaux

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Le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire est passé de 46,3% en 2015 à 39,4% en 2020. À ce propos, le gouvernement prévoit pour la période 2021-2025, un taux de pauvreté de 39,4%, à 31,5% et une croissance économique plus forte à 7,6%. Pourtant, le nombre de pauvres a augmenté dans les zones rurales, avec un bond de 2,4%.

 

Pour remédier à cet aspect, l’État ivoirien a mis sur pied, le Programme filets sociaux productifs (PFSP) placé sous la tutelle du ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Un programme qui a bénéficié en 2015, de l’appui technique et financier de la Banque mondiale. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de protection sociale (SNPS) adoptée en 2014, en vue d’améliorer le niveau de vie des plus pauvres.

Ce n’est qu’en août 2015 que la phase 1 du programme est rentrée en action pour la période 2015-2020 avec comme objectif principal, l’amélioration des conditions de vie des ménages ciblés parmi les plus pauvres du milieu rural, tant du point de vue de la consommation, que de l’accès aux services sociaux de base.

Des zones ont été ciblées. Il s’agit des régions de forte prépondérance de l’extrême pauvreté, selon les données de l’Enquête sur le Niveau de Vie des Ménages (ENV 2015).

 

 

Processus de l’octroi de fonds

 

L’octroi de fonds est établi sur des allocations trimestrielles non remboursables d’un montant de 36 000 F CFA, soit 144 000 F CFA l’année et le mécanisme de paiement utilisé, est le paiement électronique au moyen des téléphones portables offerts aux ménages vulnérables concernés. 

Le budget alloué à ce programme était estimé à 29,5 milliards de F CFA dont 76% dédiés aux allocations trimestrielles de 36 000 F CFApayables jusqu’en octobre 2020 pour la première cohorte de 35 000 ménages, via un opérateur de la téléphonie mobile ciblé.

Selon les résultats rendus en janvier 2019, les bénéficiaires avaient franchi la barre de 50 000 ménages repartis entre 882 villages de seize (16) régions. Notamment les régions du Tonkpi, du Gbêkê, du Kabadougou, du Worodougou, du Béré, du Hambol, du Bounkani, du Poro, du Tchologo, de la Bagoué, du Folon, du Bafing, du Haut-Sassandra, de la Marahoué, de l’Iffou et du Bélier.

Un second groupe de 15 000 ménages a été ajouté au premier à la vue du résultat escompté. 

En 2019, le succès du programme a amené le gouvernement à l’inscrire dans ses 12 mesures phares à impact large et rapide du Programme Social du Gouvernement (PSGouv 2019-2020), afin de poursuivre son extension dans le cadre d’une phase 2. Pour ce faire, outre les ressources propres budgétisées par l’État, il a bénéficié d’un financement additionnel de la Banque Mondiale de 58,4 milliards de F CFA pour la période 2020-2024.

Le programme va prendre en compte, 77 000 bénéficiaires supplémentaires dont 22 000 en milieu urbain et 55 000 en milieu rural. Pour ce qui est du milieu rural, les ménages seront sélectionnés dans les régions du Loh-Djiboua, du Moronou, du N’Zi, des Grands Ponts et de l’Indénié-Djuablin et dans cinq (05) communes chefs-lieux de région. À cela, vont s’ajouter Abidjan, Bouaké, Daloa, Bondoukou et Korhogo.

En septembre 2020, va s’ensuivre, une 3e phase de couverture nationale grâce à un appui de 14 milliards de F CFA auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD) et un financement du trésor estimé à environ 6 milliards de F CFA. Ces financements additionnels ont permis la prise en compte de 100 000 nouveaux ménages, dont 20 000 sont issus des neuf (9) régions non encore prises en compte (Guémon, Cavally, Goh, Nawa, Gbôklê, San-Pedro, Agnéby-Tiassa, Mé et Sud-Comoé) et 80 000 des 108 communes chefs-lieux des départements au plan national.

Le programme fait remarquer que les 31 régions ont été couvertes avec un total de 227 000 ménages bénéficiaires, dont 125 000 personnes dans plus de 1800 villages en zone rurale et 102 000 en zone urbaine.

 

 

Mécanisme de ciblage

 

Selon un document du Ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, le mécanisme de ciblage des personnes vulnérables ayant bénéficié du Programme filets sociaux productifs dans le milieu rural et urbain, a été rigoureux et participatif. Surtout que les ressources disponibles ne permettaient pas de prendre tout le monde en compte. En conformité avec la Banque mondiale, le processus de sélection des ménages a été établi sur la base des principes de transparence et d’objectivité.

En ce qui concerne les zones rurales, le taux de pauvreté de la région fondé sur les statistiques nationales, doit être supérieur à la moyenne nationale en milieu rural qui est de 56,8%. Une fois ces régions sélectionnées, il est procédé à la détermination du nombre de villages par région, selon une approche basée sur les poids. Ainsi, un tirage aléatoire est effectué pour chaque région, en présence des responsables communautaires, pour choisir les villages au sein de la région.

Ensuite,  a lieu la conduite d’une enquête auprès des ménages. À l’intérieur des régions qui satisfont le critère d’éligibilité du premier niveau et sur la base des villages retenus, il est procédé à une enquête approfondie pour déterminer le taux de pauvreté effectif et la cartographie des pauvres. Ce qui permet de lister les ménages pauvres dans les villages retenus. Enfin, une consultation communautaire est réalisée pour vérifier et valider la liste des ménages retenus à l’issue de l’enquête.

En milieu urbain, le choix des bénéficiaires débute par la mise en place de comités d’organisation dans les quartiers bénéficiaires. Ces comités sont composés de personnes, chefs de communautés, quartiers, religieux, présidents d’associations de jeunes ou de femmes…qui connaissent bien leur zone et qui sont capables de reconnaître parmi ses habitants, les familles les plus pauvres que le programme peut aider prioritairement.

 

Les conditions d’éligibilité

Pour bénéficier du Programme filets sociaux productifs, les ménages devraient avoir résidé permanemment dans une localité de la zone d’intervention du projet. De s’être pré-identifiés comme personnes éligibles en raison de la situation d’extrême pauvreté après l’enquête et ayant au sein de leur famille, au moins un enfant de 0 à 15 ans ou une femme enceinte au moment de l’enquête, parce que le programme investit prioritairement dans la petite enfance. Aussi, les ménages devraient être confirmés par la communauté de son milieu de résidence, comme personnes en situation de pauvreté extrême ou un cas particulièrement vulnérable du fait de l’âge, d’un handicap ou toute autre situation de vulnérabilité. Ensuite, de s’être fait enregistrer par le projet dans la base de données des paiements électroniques.

Venance Kokora

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